Otan - Refus de la dénucléarisation en Europe - Après les déclarations du maréchal Malinovski - Les manœuvres nucléaires d'automne - La consultation politique
Comme chaque année, l’automne est marqué par des réunions importantes : la Conférence des Parlementaires de l’Otan, le Comité militaire, enfin la session ministérielle du Conseil Atlantique. Cette année, deux grands sujets dominent les discussions : l’assouplissement de certains dispositifs militaires, l’activité politique de l’Otan.
Refus de la dénucléarisation en Europe
Le 24 octobre 1961, M. Dean Rusk, secrétaire d’État des États-Unis, déclarait publiquement, à propos du projet de création d’une zone démilitarisée en Europe centrale : « Le retrait des forces soviétiques sur les frontières de l’URSS et de celles des États-Unis au-delà de l’Atlantique ne constituerait pas un arrangement militaire équilibré… L’idée d’une zone-tampon, d’une zone de dégagement, d’une zone neutralisée, nous laisse très sceptiques. Les buts à long terme que les communistes poursuivent signifient que pour eux ces zones neutralisées et ces zones-tampons sont destinées dans l’avenir à l’exploitation, l’exploration et la pénétration. »
Cette déclaration présente un grand intérêt du point de vue Otan, car depuis quelques semaines les équivoques étaient aggravées, au point de redonner vie au plan Rapacki. Dans la perspective de négociations Est-Ouest centrées sur l’Allemagne, certains avaient émis l’idée qu’une atmosphère meilleure pourrait être créée si les États-Unis et l’Union soviétique s’entendaient pour instituer au cœur de l’Europe une zone « dénucléarisée », voire démilitarisée, ce qui équivalait à « relancer » le plan Rapacki. En fait la création d’un vide militaire en Europe représenterait la fin de l’Otan et, par conséquent, le triomphe de l’Union soviétique. Ceux qui prônaient cette solution excipaient de certaines opinions américaines. La confusion était totale. M. Henry Kissinger – car c’est à lui que l’on se référait – n’a jamais réclamé la création d’une zone dénucléarisée, ni démilitarisée en Europe. Simplement, craignant qu’une guerre commencée avec des armes atomiques tactiques se poursuive inéluctablement avec des armes atomiques stratégiques, c’est-à-dire devienne « totale » (en raison de l’absence de solution de continuité entre les différents engins par suite des progrès de la miniaturisation), M. Kissinger suggère :
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