Où en sont les relations sino-soviétiques ?
Au cours d’articles précédents, j’ai tenté d’analyser les caractères propres du Communisme chinois, lequel apparaît comme fortement influencé par certaines données nationales (1). J’ai tenté d’examiner ensuite les principales divergences qui séparent la Chine et l’U.R.S.S. (2). L’origine de ces divergences me paraissait remonter pour le moins au 20e Congrès du PCUS qui avait permis à Khrouchtchev, sous le couvert de la déstalinisation, de mettre en œuvre, en Union Soviétique, aussi bien dans le domaine intérieur que dans la politique extérieure, une révision profonde de sa tactique, sinon de ses objectifs. C’est au fond cette « révision » que les Chinois ne pouvaient accepter en tant que membres du camp socialiste. Mais, avais-je souligné en conclusion de mes articles, les divergences existant entre la Chine et l’U.R.S.S. n’étaient pas seulement de nature idéologique ; elles n’étaient en fait que le reflet d’oppositions plus graves, dont les répercussions finissaient par apparaître dans le domaine des relations entre États.
L’évolution de la querelle sino-soviétique au cours des derniers mois montre bien que ces aspects « inter-étatiques » sont de première importance, bien qu’ils se trouvent naturellement liés de manière intime aux aspects idéologiques.
En outre, les révélations de caractère plus ou moins sensationnel faites par l’U.R.S.S., et surtout par la Chine, éclairent mieux, désormais, certains points qui étaient demeurés obscurs dans les relations entre les deux États ; elles permettent de mieux discerner la nature réelle du conflit, et autorisent à formuler certaines hypothèses concernant l’avenir.
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