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  • Revue n° 540 Mars 1993
  • L’illusion de la fin, ou la grève des événements

L’illusion de la fin, ou la grève des événements

Claude Le Borgne, « L’illusion de la fin, ou la grève des événements  » Revue n° 540 Mars 1993 - p. 194-195
Auteur(s) de l'ouvrage : Jean Badrillard Éditions Galilée, 1992 ; 171 pages

Après la guerre du Golfe, Jean Baudrillard avait surpris ses lecteurs en affirmant qu’elle n’avait pas eu lieu (1). C’était, bien sûr, façon de parler, et les façons de ce philosophe ne sont pas ordinaires. Si vous avez envie de vous faire peur, lisez son nouveau livre. Que croyez-vous qu’il se passe sur notre planète ? la guerre du Golfe ? l’écroulement du communisme ? la grande première de « l’humanitaire militaire » ? Fariboles : il n’y a plus d’événements et seulement des simulacres. Alors, la fin de l’histoire ? plût au ciel, il y a pire : que nous soyons privés même de cette perspective.

L’accélération-limite de la modernité (instantanéité et transparence) est cause de tout le mal. « Aucun langage humain ne résiste à la vitesse de la lumière. Aucun événement ne résiste à sa diffusion planétaire. Aucune histoire ne résiste à la centrifugation des faits ou à leur court-circuit en temps réel. (…) Aucune sexualité ne résiste à sa libération, aucune culture ne résiste à sa promotion, aucune vérité à sa vérification ». Tout est dit, en peu de mots, de ce rien qu’est devenu le monde.

« Le fait que ce n’est plus l’événement qui génère l’information, mais le contraire, a des conséquences incalculables » ; et d’abord celle-ci, qui est… la grève des événements. L’un d’eux mûrit-il, les caméras le tuent dans l’œuf et les acteurs qui se préparaient à sa création « prodigieuse » se précipitent pour figurer dans la comédie. La diffusion du procès de Ceaucescu en fait une « obscénité étrange ». Aussi bien n’est-ce plus de la vérité des faits qu’on discute, mais de leur « crédibilité », c’est-à-dire de leur incertitude.

La linéarité servait de modèle à notre histoire. Elle nous maintenait dans l’attente craintive ou désirante d’une fin sans cesse reportée. Elle bute aujourd’hui sur le chaos : « En l’absence de destin, les choses se mettent à proliférer dans tous les sens ». Privés de futur, les hommes s’acharnent à effacer le passé, à le « blanchir » dans une frénésie de repentir : pour un peu, « l’histoire elle-même est un scandale », et l’humanité postmoderne se fond dans une entropie consensuelle, démocratique et libérale, « profondément fastidieuse ». Privés de l’immortalité de l’âme, immortalité rêvée, nous voici « objectivement immortels, puisque composés d’éléments nucléaires et d’un code génétique intemporel » ; c’est là un bien pauvre destin, car « la mort était la plus belle des conquêtes de l’homme ».

Métaphoriquement, nous sommes pourtant déjà trépassés, et de diverses manières. L’inusable nous fait concurrence : « Le disque compact laser. Il ne s’use pas. C’est terrifiant. Si les objets ne vieillissent plus à votre contact, c’est que vous êtes déjà mort ». L’émulation inquiète pousse chacun à ses limites ; or, « si on veut vivre, il est interdit d’aller au bout de ses possibilités » : le faire, « c’est, vis-à-vis de soi-même, une politique d’exploiteur, qu’on ne supporterait jamais de qui que ce soit d’autre ».

Les ouvrages de Baudrillard ne sont pas à mettre entre toutes les mains ; il faut en tenir à l’écart les gens pressés et les âmes sensibles, comme on le faisait, autrefois, de ce diable de Nietzsche. La « fin de l’histoire » horripile ou horrifie nos penseurs (2). Ils ne sont pas aux bouts de leurs peines : « Quand on parle de la fin de l’histoire, de la fin de la politique, de la fin du social, de la fin des idéologies, rien de tout cela n’est vrai. Le pire est justement qu’il n’y aura de fin à rien, et que tout cela continuera de se dérouler de façon lente, fastidieuse, récurrente, dans l’hystérésis de tout ce qui, comme les ongles et les cheveux, continue de pousser après la mort ». Haut les cœurs ! ♦


(1) La guerre du Golfe n’a pas eu lieu ; Galilée, 1991.
(2) On aura une juste idée de leur aveuglement en constatant (Le Monde des livres du 2 octobre) qu’un critique aussi éminent que Christian Delacampagne a lu L’illusion de la fin comme une réfutation de « ce pauvre Fukuyama ». Sans doute ce pauvre Delacampagne s’en est-il tenu au titre.

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