« L’art nègre » n’a vraiment été connu du grand public que vers les années qui précédèrent et suivirent la [première] Grande Guerre. Encore faut-il remarquer qu’il ne fut pas apprécié de suite à sa valeur. Il fallut que quelques esprits d’avant-garde (Blaise Cendrars, Florent Fels, Cocteau, André Salmon, Apollinaire) attirassent sur eux l’attention des lettrés cependant que quelques peintres (Picasso, Vlaminck, Matisse, Derain) découvraient, dans ces formes d’art, des échos de ce qu’eux-mêmes voulaient exprimer. Actuellement cet art a pris sa place, particulière, originale, irremplaçable dans l’histoire des moyens d’expression artistique des hommes. Aussi bien Denise Paulme nous présente ici les sculptures de l’Afrique noire.

Chargée du Département de l’Afrique noire au Musée de l’Homme elle est donc « orfèvre » en la matière. Nous apprenons à connaître les sculptures des grands groupements ethniques : de la savane soudanaise nous passons à la forêt atlantique ; la verte et montagneuse Guinée, le Cameroun, la forêt équatoriale et les Congo complètent l’inventaire. Sculpture sur bois, sur pierre, en terre cuite, en métal, en ivoire, etc… rien n’échappe à son analyse qui s’efforce de pénétrer l’origine première, le sens, la destination, la valeur d’art de chaque objet.

Trente-deux planches de haute qualité, en noir et blanc et en couleurs illustrent un texte de grand intérêt. ♦