Payot nous offre ici une réédition grandement complétée de cet ouvrage. Comme la précédente, elle entend nous présenter l’Islam comme un fait de grande importance qu’il convient d’étudier et de comprendre ; il n’est plus possible qu’un homme, qui se veut informé, n’ait pas une idée exacte de l’Islam et des problèmes qu’il pose dans les ordres religieux, politique, culturel.

Comme les questions actuelles sont en puissance dans le passé, l’auteur nous trace l’histoire des origines de l’Islam. Il met l’accent sur le rôle dominant de Mahomet et nous informe des rites, dogmes et institutions issues du Coran. Sur les constructions sociales, politiques et morales ainsi établies l’Islam, dans un magnifique élan « missionnaire » s’élance à la conquête du monde et impose une marque indélébile aux pays ainsi occupés. Mais, du XI^e au XIV^e siècle, une décadence irrésistible s’étend sur tout l’Islam et le plonge jusqu’aux temps modernes, dans l’immobilité et dans l’ombre.

Il n’était pas indifférent de connaître les interactions de l’Europe et de l’Islam, surtout au XIX^e siècle. On constate que l’expansion coloniale qui a placé les peuples musulmans sous la domination des Nations chrétiennes, est à l’origine du relèvement du niveau de vie et de la renaissance du monde arabe.

Mais la France a la vocation d’une puissance musulmane. Les problèmes que pose chacun des territoires où règne son influence, sont étudiés avec science et réalisme. La France, dit l’auteur, veut que sa présence soit « humaine, intelligente, et forte ».

Quels que soient les événements actuels, une certitude s’impose : les idées occidentales ont agi comme un ferment dans le monde islamique qui en est en partie ébranlé. Les élites, malgré qu’elles en aient, cherchent à acquérir les disciplines et les techniques qui sont supposées être à l’origine de la supériorité de l’Occident. Car, disait Atatürk : « Il faut être moderne ou disparaître ». Ce dilemme est le drame actuel de l’Islam. ♦