Le départ de Jiang Zemin de la présidence de la Commission militaire centrale (CMC) du PC chinois en septembre 2004 n’avait pas été prévu par les observateurs. Il a été précipité par la montée des tensions entre d’une part Hu Jintao, le secrétaire général du PC, et Wen Jiabao, le Premier ministre, tous deux nommés en 2002 ; et d’autre part Jiang Zemin et ses partisans au sein de la direction du Parti. Finalement, ce sont les chefs militaires qui ont convaincu Jiang Zemin de passer la main, rappelant le rôle primordial que joue la haute hiérarchie militaire dans le jeu politique. Ce changement au sommet va permettre à Hu Jintao de consolider son emprise sur l’armée ; mais il ne devrait pas provoquer de changements politiques majeurs dans un avenir prévisible.
Le plénum du PC chinois de septembre 2004 et le départ de Jiang Zemin
Finalement, après deux années de cohabitation, le 19 septembre 2004, peu avant la clôture du 4e plénum du XVIe Comité central du PC chinois (16-19 septembre), était annoncé le départ de Jiang Zemin à la retraite et son remplacement à la tête de la Commission militaire centrale (CMC) par Hu Jintao, secrétaire général du PC depuis novembre 2002 et président de la République depuis mars 2003.
Au même moment, Xu Caihou, directeur du département politique de l’Armée populaire de libération (APL), et non pas Zeng Qinghong, le dauphin de Jiang Zemin au sein de la direction chinoise, était promu (troisième) vice-président de cette commission, une structure qui était élargie, comme l’avaient déjà indiqué certaines sources, aux commandants de la Marine, de l’Armée de l’air et de la seconde artillerie (missiles stratégiques et conventionnels) ainsi qu’à l’ancien commandant de la région militaire de Nankin.
Assez inattendue, en dépit de signes avant-coureurs tardifs relayés par certains organes de presse étrangers (le New York Times et le Financial Times), cette première passation « institutionnalisée » du pouvoir suprême en Chine populaire devait renforcer la position de Hu Jintao à la tête du pays, stabiliser les relations entre le PC et l’APL et permettre au nouveau numéro un chinois de mettre plus largement en œuvre son programme économique et politique. En quoi ce programme est-il différent de celui de son prédécesseur ? Hu Jintao va-t-il inaugurer une nouvelle orientation politique tant sur le plan intérieur que dans le domaine international ?
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