Depuis quelques années les drones sont largement employés par les armées modernes pour des missions d’observation, de renseignement et de projection de forces. L’utilisation par les marines de ce type d’engins, inhabités et automatisés est peu avancée. Même si le milieu marin présente des difficultés particulières, le potentiel opérationnel des drones navals est élevé et les premières réalisations et évaluations confirment d’ores et déjà qu’ils apporteront aux marines une capacité qui leur fait défaut face aux menaces asymétriques ou terroristes.
Les drones
Alistar 300, AUV d’inspection grande profondeur
L’origine aéronautique de ces systèmes réside dans le terme « drone » qui traduit l’analogie entre les engins aériens sans pilote orbitant dans le ciel et le bourdonnement d’un bourdon (drone en anglais). En fait ce type de systèmes existe depuis longtemps ; les torpilles et les missiles fire & forget ont pris leurs places dans les armées sous ces appellations propres. De façon générique, on peut qualifier les drones de « véhicules autonomes en énergie pendant un certain temps et disposant d’une certaine autonomie de comportement supervisée à distance par une autorité humaine ».
Les drones navals, situation et perspectives
Historiquement les drones navals de surface ont été développés pour les besoins du dragage de mines du fait de la menace de minage massif pendant la guerre froide. Quelques marines européennes ont développé des petits navires « esclaves » téléopérés par un navire « maître » sur l’avant de celui-ci. Ils permettent de déporter les dragues acoustiques et magnétiques sur l’avant et de rendre plus sûre une technique dont l’efficacité reste malgré tout difficilement prédictible. Toutefois l’autonomie décisionnelle y est encore très faible.
Aujourd’hui, et hormis les engins aériens navalisés (Unmanned Aerial Vehicle), les termes d’USV (Unmanned Surface Vehicle) et d’UUV (Unmanned Underwater Vehicle) permettent de désigner de façon pratique les deux types de drones navals. Si les premières applications en cours ont trait à l’analyse du milieu marin en préalable aux opérations sous-marines et à la détection des mines marines, les progrès technologiques relatifs, à l’amélioration de la navigation sous-marine, aux micros calculateurs embarqués autorisant des traitements de signaux très élaborés et aux transmissions acoustiques, ouvrent un éventail d’emplois beaucoup plus large à court terme. Cela permet aux opérationnels d’envisager des engins moins lourds pouvant être déployés directement par et depuis les navires de guerre.
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