Concrétisation d’une idée déjà ancienne, le Collège européen de sécurité et de défense (CESD) fonctionne depuis septembre 2004. Ce collège virtuel, constitué d’un réseau d’instituts nationaux, a pour principale ambition la formation et l’information, au niveau stratégique, de responsables dans le domaine de la politique européenne de sécurité et de défense afin de promouvoir une compréhension commune de cette politique. Ses objectifs et son fonctionnement général doivent, de nouveau, être discutés à Bruxelles dans les mois qui viennent, afin d’assurer sa pérennité.
Le Collège européen de sécurité et de défense : « success story » ?
The European Security and Defence College: a success story?
The European Security and Defence College (ESDC), which has been in operation since September 2004, is the embodiment of an old idea. This ‘virtual’ college, made up of a network of national institutions, has as its main aim the training of officials at the strategic level in the field of European security and defence policy, in order to promote a common understanding of the policy. Its objectives and general functioning will be discussed in Brussels in the coming months, to ensure its continuance.
14 octobre 1991 : Dans leur fameuse lettre commune au président du Conseil européen, François Mitterrand et Helmut Kohl évoquent la « transformation de l’Institut de l’Union de l’Europe Occidentale (UEO) en Académie européenne de sécurité et de défense », formulation reprise dans le traité sur l’Union européenne de 1992 (traité de Maastricht). Quatorze ans plus tard, le 5 septembre 2005, le premier cours de haut niveau du Collège européen de sécurité et de défense s’ouvre à Bruxelles.
À titre anecdotique, on ne peut s’empêcher de comparer ce long cheminement à la fondation du Collège européen de police (Cepol). Cette initiative lancée en octobre 1999 à Tampere (Finlande) aboutit, dès décembre 2000, à la décision de création suivie de l’entrée en fonction à l’automne suivant. Quatorze mois contre quatorze ans ! Les optimistes citeront François Rabelais : « Le temps mûrit toutes choses ; par le temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité » (1), les pessimistes le général de Gaulle : « Délibérer est le fait de plusieurs. Agir est le fait d’un seul » (2).
Les initiatives avortées
Logiquement, durant quelques années, seule l’UEO poursuivra ses réflexions sur une évolution possible de son Institut d’études de sécurité (IES) (3). On y suggérait d’adjoindre, aux côtés de ses habituelles missions de recherche, d’études et d’analyse au profit du Conseil et des États membres, celle d’enseignement voire de support à un « club des sages », sorte « d’Institut de France » dévoué à la cause de la sécurité européenne (4). Une bonne part de ces propositions, longtemps oubliées, mérite encore aujourd’hui qu’on y prête attention.
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