Ce texte représente la version écrite de l’intervention du général de brigade Vincent Desportes lors du colloque organisé au Sénat par le sénateur Masseret le 19 février 2007. Les circonstances de la guerre font que l’affrontement entre arsenaux surabondant n’a plus de sens. Gagner la guerre ce n’est pas détruire, même avec précision, c’est contrôler le milieu. Les forces terrestres représentent l’outil central de l’engagement de la France dans les crises actuelles.
Des forces terrestres au cœur du système de défense
Land forces at the heart of our defence system
This article is based on a presentation given by Brigadier Vincent Desportes at a conference organised by Senator Jean-Pierre Masseret at the French Senate on 19 February 2007. In warfare today, the opposition of huge arsenals of weapons no longer has any sense. Winning does not mean destroying, even with precise weapons, but of controlling the environment in the area of operations. Land forces are the essential tool in France’s involvement in current crises.
La guerre n’a pas changé. Elle est toujours, d’abord, un acte politique constitué de la lutte entre deux volontés indépendantes. Pourtant, nous nous relevons à peine aujourd’hui de l’idée, prévalente par dérive pendant quarante ans, que la guerre est un combat technique entre deux arsenaux et que donc, plus ces arsenaux sont puissants, plus les chances de l’emporter sont grandes. Les crises d’aujourd’hui nous font prendre conscience — mais progressivement, trop progressivement — qu’une accumulation de puissance technique peut bien n’être qu’une accumulation d’impuissance politique si l’on ne perçoit pas que les conditions d’emploi de la force militaire ont changé.
Pourtant, la grande difficulté de nos armes les plus sophistiquées à réaliser l’objectif politique recherché est une évidence. Cela doit nous inciter à la réflexion et nous conduire à faire comprendre — tant au militaire qu’à l’homme politique qui, in fine, décide de la structure de la force et de son emploi — que nous devons nous adapter aux nouvelles conditions de la guerre si l’on veut que la force militaire conserve son utilité pour l’État.
L’histoire nous montre, en effet, que s’il veut être capable d’agir sur le destin de la Nation, s’il veut compter de par le monde, l’État doit disposer d’une force militaire, mais d’une force militaire utile. Nous sommes ici au cœur du débat.
Il reste 90 % de l'article à lire
Plan de l'article