Pour devenir la puissance pacifique et non hégémonique que la France appelle de ses vœux, l’Union européenne doit acquérir et maîtriser les technologies clés qui lui permettront de s’affranchir de ses partenaires traditionnels, États-Unis en tête. Seule la mise en œuvre d’une politique de souveraineté technologique globale, volontaire et décomplexée permettra l’avènement de cette Europe-puissance. Encore faut-il que la problématique de la souveraineté technologique soit bien comprise car il ne s’agit pas seulement d’une question de puissance, mais bien aussi de la pérennité de notre modèle politique, économique et social.
Souveraineté technologique et Europe-puissance
Technological sovereignty and Europe as a world power
To become the peaceful and non-hegemonic power that France would like to see, the European Union will have to acquire and master the key technologies that will allow it to free itself from its traditional partners, beginning with the United States. Only the implementation of a determined policy of overall technological sovereignty, free of any complex, will allow Europe to attain its goal of becoming a world power. The problem of technological sovereignty really has to be taken on board, because it is not just a question of power but one of the continuance of our political, economic and social model.
Cinquante ans après la signature du Traité de Rome, le continent européen est désormais presque entièrement structuré selon un modèle d’organisation original et particulièrement intégré. Il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui, l’Union européenne arrive à un carrefour. Deux modèles d’organisation s’offrent à elle : devenir une « Europe-puissance » ou bien demeurer une « zone de libre-échange ».
De son côté, la France en appelle à une véritable Europe politique, une puissance pacifique et non hégémonique, capable de faire entendre sa voix, de peser sur les affaires d’un monde désormais globalisé et multipolaire. Toutefois, atteindre ce but ne peut s’envisager que si l’Union européenne s’émancipe économiquement, technologiquement voire militairement de son principal partenaire, les États-Unis. Il lui faut pour cela mener une véritable politique de souveraineté technologique.
Prendre en compte la problématique de la souveraineté technologique, identifier les secteurs clés et mettre en place les structures nécessaires à leur maîtrise, tels sont désormais les défis que l’Europe se doit de relever comme préalable à toute volonté d’émancipation et de puissance.
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