Libye et Afrique du Nord française
Le 25 novembre dernier, s’est réunie pour la première fois en séance solennelle à Tripoli une « Assemblée nationale Libyenne » que des télégrammes officiels venus des diverses grandes capitales ont saluée au nom de nombreux gouvernements. Ainsi s’est ouvert le second acte d’un scénario commencé voici plus d’un an à l’O. N. U. où l’Assemblée générale des Nations Unies décidait, à une très forte majorité, de rendre « indépendant » et libre pour le 1er Janvier 1952 un État libyen dont, du même coup, elle consacrait officiellement l’existence. Il paraît intéressant, après avoir rappelé brièvement les conditions dans lesquelles s’est déroulée cette affaire, d’examiner les répercussions qu’elle peut avoir sur les intérêts français en Afrique du Nord.
On se souvient que la signature du traité de paix (1947) avec l’Italie remettait aux Quatre « Grands » le soin de régler le sort des anciennes colonies italiennes. À défaut d’un accord qui devait intervenir un an au plus tard après la signature de ce traité, le sort de ces territoires devait être soumis à l’O. N. U. On se rappelle, également, que les « Quatre » ne purent arriver sur ce sujet à aucun accord ni général, ni particulier. Parmi les trois colonies italiennes sur lesquelles il devait être statué, la Libye, territoire plus vaste et plus intéressant que les autres, fit l’objet d’âpres discussions et la détermination de son sort fit échouer toutes les tentatives d’accommodement. Finalement donc, en septembre 1948, le règlement de cette épineuse affaire fut confié à l’O. N. U. qui, après avoir ajourné longtemps son examen, prit, pour le cas particulier de la Libye, la décision évoquée plus haut de rendre indépendante et libre, pour le 1er janvier 1952, cette ancienne colonie italienne. L’Assemblée des Nations Unies se chargea, du même coup, d’appliquer sa propre décision et prit ses dispositions en conséquence.
L’opinion française, parfois peu au courant des problèmes africains, et des questions islamiques en particulier, ne porta qu’une médiocre attention à cette affaire ; plus avertie pourtant, la population française d’Afrique du Nord ne remarqua guère non plus l’importance de la décision prise. Cette décision semblait, à vrai dire, assez étonnante. La Libye est composée en effet de trois pays assez sensiblement différents les uns des autres et, qu’en dehors du précédent italien, aucun principe politique ou ethnique ne semblait devoir unir dans un même ensemble.
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