L'auteur, après avoir développé les modes d'action possibles soviétiques, propose des parades et énumère les moyens nécessaires à leur mise en place. L'inventaire de ces derniers est impressionnant et demande de gros efforts financiers : il montre une fois encore que la France, tout en gardant une indépendance totale dans le domaine du nucléaire stratégique, doit œuvrer avec ses alliés européens pour garantir la paix du Vieux Continent.
Les moyens garants de la paix
Le mois dernier (1) j’ai montré que la philosophie française de la dissuasion se portait bien mais qu’il fallait, puisque celle-ci est un produit vivant qui doit plaire à l’agresseur éventuel pour qu’il l’achète en permanence, la mettre à jour dans sa doctrine et ses moyens, c’est-à-dire l’adapter aux progrès de la technologie et aux possibles contournements que cet agresseur essaie et essaiera d’imaginer et de réaliser afin d’échapper au dilemme « immobilisme stratégique ou destruction ».
Le mieux, semble-t-il, en se mettant à sa place, est donc d’établir un inventaire de ses modes d’action, dont voici les principaux : s’efforcer par le verbe, les pressions psychologiques et les discussions sur le désarmement, de réduire à néant les chances de la riposte stratégique française ; tenter, en temps de crise, de déstabiliser par le terrorisme et la subversion les structures de la France ; essayer d’encourager le pacifisme puis le neutralisme allemands : couper les lignes de ravitaillement de l’Europe ou juguler ses fournitures en matériaux stratégiques par le contrôle du continent africain ; effectuer pendant une crise, une destruction massive conventionnelle des moyens de commandement, transmissions et de soutien en énergie et en munitions de l’Alliance et de la France ; mettre son propre territoire, sa population, ses moyens de conduite de l’État à l’abri des représailles de la France par une défense adaptée à la menace.
Dans ces conditions, la dissuasion française doit s’adapter essentiellement à l’évolution des actions soviétiques tendant à faire sauter notre verrou stratégique, soit à le contourner par un « conflit conventionnel gagnant » en Europe ou par la chute de notre support africain.
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