Politique et diplomatie - ONU-Afrique du Sud : la croisade des clercs
Ce mois-ci est convoquée à Paris une conférence mondiale sur les sanctions contre l’Afrique du Sud. Elle aura lieu au siège de l’Unesco : voudrait-on que l’on jugeât de l’excellence des propos par le prestige de ce palais ? Sans doute va-t-il résonner de tous les discours contre l’apartheid et le racisme. Est-il, à l’heure actuelle, plus beau sujet pour mettre de connivence les démocraties occidentales et les démocraties populaires ? Il serait bien surprenant que condamnations et recommandations fissent défaut. Il est dans la nature de tels forums de les sécréter d’abondance. Est-ce disette d’idées novatrices, impuissance diplomatique ou simple routine, l’esprit des responsables de l’ONU se meut dans de vieux schémas.
Les émeutes qui se sont multipliées ces derniers temps en République sud-africaine ont sans doute encouragé les organisateurs de cette conférence. Mais les actions sur lesquelles on nous juge ne sont pas toujours des signes assurés de notre volonté, la nécessité peut nous y contraindre. Toutes les télévisions ont diffusé à profusion les scènes de violence dont les villes sud-africaines furent le théâtre, comme un constat se suffisant à lui-même, sans jamais nous instruire de la réalité du problème. Cela confine à la désinformation et de toute évidence l’opinion mondiale ainsi troublée ne peut que souhaiter des sanctions.
Or, toute politique de sanctions est généralement inadaptée autant qu’inefficace. Lors de l’affaire d’Éthiopie, l’Italie de Mussolini n’eut guère à en souffrir et elle fut de nul effet contre la Rhodésie de Ian Smith, des échanges parallèles s’étant substitués aux courants commerciaux traditionnels. Qui plus est, l’Afrique du Sud n’est ni un pays conquérant ni une colonie rebelle, et dans ces conditions on perçoit mal quel droit autorise la communauté internationale à s’ingérer de la sorte dans ses affaires intérieures ; parce qu’elle enfreint les plus élémentaires droits de l’homme, répondront les plus sincères.
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