Depuis le jour où les pays de libre démocratie ont décidé de mettre un frein aux folies sanguinaires nées de l’Hitlérisme, bien des événements se sont écoulés dans le monde. Ils ont révélé l’importance stratégique de certains points du globe pour celui des belligérants ayant réussi à s’en assurer le contrôle. Il n’est pas douteux que, de tous ces points névralgiques, l’Afrique du Nord est celui qui a permis aux Alliés d’entrevoir les possibilités d’une victoire totale sur les forces de l’Axe. Mais, pour importants que soient les avantages stratégiques que présentent pour nous-mêmes et pour les nations Atlantiques les trois territoires nord-africains, leur situation économique et sociale, par rapport à la France, et leur évolution constituent un facteur essentiel de notre sécurité, qui englobe leur sécurité propre, et un élément déterminant pour la cohésion et la défense de l’ensemble des territoires d’Outre-mer qui nous sont attachés.

D’éminents spécialistes traitant dans cette revue les aspects stratégiques des vastes possibilités que présente l’Afrique du Nord dans la défense de la France, elle-même liée à la défense des pays occidentaux, je me bornerai à exposer ici les faiblesses et les possibilités du groupe constitué par l’Algérie, le Maroc et la Tunisie sur les plans humain, économique et politique, pour faire apparaître les raisons profondes des difficultés à surmonter afin de resserrer les liens qui unissent l’Afrique du Nord à la France, et rendre ainsi plus effective, dans tous les domaines, la solidarité des territoires considérés, de plus en plus nécessaire à leur commune sauvegarde.

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