Ce long article est une synthèse d’un ensemble de réflexions sur la politique arabe de la France depuis près de quatre décennies ; il s'articule en trois volets : le Maghreb, le Proche-Orient et le Golfe.
Réflexions sur une politique arabe
La politique arabe de la France est, dans son contenu, une des constantes les plus remarquables de sa diplomatie, peut-être la plus remarquable depuis les débuts de la Ve République. C’est d’ailleurs à cette époque que remonte l’expression, même si le concept était bien antérieur comme le montrent, par exemple, les gestes et les déclarations de Pierre Mendès France.
Dès la fin de la guerre d’Algérie, le président de la République nouvelle proclama l’intention de renouer avec tous nos voisins d’outre-Méditerranée des liens séculaires qui nous avaient rapprochés pendant longtemps. À peine passé ce mois de juillet 1962, il y réussit sans mal, tant était grand, de part et d’autre, le désir de retrouvailles. Ses successeurs lui emboîtèrent le pas, chacun avec sa personnalité, ses priorités spécifiques et ses préoccupations du moment, mais dans un cadre demeurant le même. C’est ainsi que François Mitterrand, dès son élection, tient à affirmer qu’il se maintiendra sur cette voie, quelles que puissent être, à propos du Proche-Orient, ses affinités avec les travaillistes israéliens ou l’intérêt qu’il porte à la culture juive.
Une politique ? Plutôt des politiques. Non pas à cause de variations dans le temps, mais parce qu’il ne peut en être autrement. Le monde arabe est vaste, divers. Les conflits qui l’agitent sont un par un bien délimités à l’intérieur de cet espace, même si de brusques flambées en répandent l’incendie hors de courtes frontières. D’une capitale à l’autre, le poids et la nature des influences étrangères, si déterminantes dans la région, diffèrent grandement. Surtout, en ce qui nous touche, les intérêts ne sont pas les mêmes à Alger et Bagdad, à Beyrouth et à Riyad.
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