Diplomatique - Dialogue anglo-américain - Reconnaissance de M. Mao-Tsé-Toung - En Asie du Sud-Est - La Yougoslavie et les puissances occidentales
Si une chronique diplomatique de fin d’année peut se permettre quelques observations générales avant de relater les principaux événements du mois, nous dirons que l’année 1949 s’est close sur deux faits d’importance inégale : 1° consécration de la victoire militaire des communistes en Chine et leur réorganisation du pouvoir politique et de l’administration du pays ; 2° instabilité relative des relations entre l’Europe occidentale et les États-Unis.
L’avenir de l’Allemagne a, sans doute, en décembre, continué de préoccuper les chancelleries et, plus encore, l’opinion publique. D’abord par les nouvelles chaque mois plus nombreuses du renouveau de la concurrence allemande sur les marchés extérieurs. En particulier, forte d’une capacité de production de 16 millions de tonnes, son industrie sidérurgique offre à des prix exceptionnellement bas ses produits et ses techniciens à l’Égypte, aux Indes, à la Chine même. Les Vereinigte Stahlwerke de Dusseldorf auraient, envoyé 100 000 tonnes de rails en Chine communiste, destinés à la reconstruction du réseau ferroviaire de la Chine méridionale si les autorités américaines n’avaient mis leur veto à l’exécution de cette commande.
En même temps, vers la mi-décembre, l’attention était attirée par la visite aux États-Unis de M. Hermann Abs, ancien président de la Deutsche Bank et actuellement membre du Conseil d’administration de la German Loan Corporation, l’un des « techniciens » les plus qualifiés et influents de l’époque hitlérienne qui joue d’ores et déjà un rôle important dans les milieux financiers où s’élabore le destin allemand. Quant au réarmement de l’Allemagne qui fut à l’ordre du jour en novembre, il n’en fut plus question le mois suivant. Pour des raisons politiques évidentes, les puissances occidentales ne veulent pas prendre d’initiative en cette matière et la position du gouvernement soviétique, à cet égard, précisée en décembre, serait de ne pas autoriser un réarmement de la République démocratique allemande (RDA) tant que rien de semblable n’aurait été accompli dans la République fédérale (RFA) de Bonn. L’année s’achève donc sur un statu quo, tandis que l’Allemagne répare chaque jour les forces dont elle dispose pour la lutte économique.
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