Comme tous les ans, le mois de septembre a vu se dérouler la réunion des gouverneurs du Fonds Monétaire International et de la Banque Internationale de Reconstruction et de Développement, tenue cette année à Washington. Au cours des dernières semaines, maints commentateurs avaient envisagé la possibilité d’un ajustement monétaire généralisé, suite à des conversations que les experts des 63 pays représentés à ces organismes ne manqueraient pas d’avoir.

Cette attente a été déçue : toutes les déclarations officielles ont affirmé que les parités monétaires actuelles étaient satisfaisantes et qu’il n’était pas le moins du monde question de les modifier. Les Anglais, malgré les menaces qui pèsent sur le sterling, ont été les plus vigoureux dans ce genre d’affirmations. Les Allemands, pour ne pas avoir à discuter le problème de la réévaluation du mark, se sont abstenus d’envoyer aux États-Unis des personnalités de premier plan. Quant à la France, dont la récente opération monétaire risquait de susciter des commentaires, elle n’a délégué que ses représentants habituels, le ministre des Finances ayant été « retenu » à Paris par la situation politique.

Les réunions de Washington ont donc été sans conséquence pratique, l’essentiel des échanges de vues ayant été consacré à l’inflation et aux problèmes des économies sous-développées, thèmes d’un intérêt actuel incontestable, mais à propos desquels aucune décision n’a pu et ne pouvait être prise.