Otan - L’exercice Big Lift - Les discussions sur la force multilatérale - Nouvelles brèves
Traditionnellement les dernières semaines de l’année sont consacrées à l’examen approfondi des grands problèmes. Non certes que ceux-ci ne fassent pas l’objet d’une étude minutieuse au sein du Conseil atlantique et du Secrétariat international. Mais la Conférence des Parlementaires, le Comité militaire puis, à la mi-décembre, le Conseil siégeant à l’échelon ministériel, s’efforcent de dégager les grandes lignes en fonction desquelles sont suggérées ou prises des décisions. Ce processus de réflexion et de travail est particulièrement éclatant cette année, en raison des événements qui se sont succédé au cours des derniers mois. Quelques jours après l’accord anglo-américain des Bahamas, qui paraissait ouvrir la voie à une réorganisation collective du potentiel nucléaire de l’Otan, le général de Gaulle rejetait l’idée d’une adhésion de la France à cet accord et, le même jour, mettait un terme aux négociations qui, à Bruxelles, s’efforçaient de faire de la Grande-Bretagne un membre de la Communauté économique européenne (CEE). Depuis ce moment-là les problèmes se sont précisés. Non seulement, fin juillet, le général de Gaulle a réaffirmé la position française – qui s’est par ailleurs concrétisée par les mesures relatives au statut de la Flotte de l’Atlantique – mais encore, après une période d’hésitations, les États-Unis ont réanimé les négociations sur le projet de création d’une force nucléaire multilatérale, et réalisé avec Big Lift un exercice dont les Chancelleries se demandent si sa principale signification est d’ordre technique ou d’ordre politique.
Par ailleurs, les négociations américano-russes ont abouti à un accord sur l’arrêt partiel des expériences nucléaires, accord qui, s’il n’a rien réglé, n’en a pas moins concrétisé les affirmations qui, de part et d’autre, se rejoignaient pour célébrer la « détente » et la « coexistence pacifique », accord qui, au surplus, a influé sur l’atmosphère dans laquelle s’est ouverte la session de l’Assemblée générale des Nations unies.
Il y a un an, les discussions, aussi bien interalliées qu’Est-Ouest, étaient directement ou indirectement dominées par la crise de Cuba – cette crise qui a mis en pleine lumière certaines des données majeures de la « logique nucléaire » : rapport enjeu-risque, plausibilité et crédibilité de la menace de recours à l’arme nucléaire, angoisse de l’« ascension aux extrêmes », etc. Une fois de plus on se rend compte que tous les faits qui concernent l’Otan se situent à la convergence de deux séries de forces : les unes tiennent à la logique interne de l’Alliance, les autres aux pressions qui s’exercent sur cette Alliance, c’est-à-dire aux tensions internationales. Aussi bien ne peuvent-ils être appréciés qu’en fonction de cette double impulsion.
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