Politique et diplomatie - Le neutralisme hier et aujourd’hui
Au sens le plus général du terme, le neutralisme est l’attitude politique qui consiste à refuser d’adhérer à toute alliance militaire. Peut être qualifié de neutraliste le comportement d’un État qui reste à l’écart d’un conflit et des coalitions qui ont pour but de le préparer ou d’éviter qu’il éclate. En un sens plus limité, on entend aujourd’hui par neutralisme le refus de certains États de prendre parti dans la « guerre froide », c’est-à-dire dans le conflit latent qui, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, oppose ce que l’on appelle l’Est et l’Ouest.
Dans les années d’après-guerre, la querelle entre l’Ouest et l’Est pouvait être interprétée comme l’opposition idéologique, politique et militaire de deux groupes d’États rivaux, dirigés et dominés par deux puissances antagonistes, les États-Unis et l’U.R.S.S. Il est intéressant de souligner qu’à cette époque la quasi-totalité des États participant, dans un camp comme dans l’autre, à cet affrontement, appartenaient à l’hémisphère nord et faisaient partie du monde industrialisé. Malgré des inégalités considérables quant à leur degré de développement, tous ces pays n’en appartenaient pas moins à une même catégorie en regard du monde sous-développé.
Depuis l’implantation et la stabilisation du communisme en Chine en 1949, cette interprétation n’est plus acceptable. Le communisme chinois a introduit dans le conflit idéologique et politique entre l’Est et l’Ouest un élément nouveau. « L’Est », désormais, compte dans ses rangs un pays d’Asie, encore sous-développé, dont le potentiel et les ressources déjà existantes font à certains égards déjà un rival de l’U.R.S.S. À partir de 1960, cette « dépolarisation » du groupe des États communistes est devenue évidente : des divergences non pas superficielles mais fondamentales opposaient la Chine et l’Union Soviétique, non seulement sur « l’idéologie » mais sur l’orientation de la politique qu’il convenait d’adopter dans le monde d’aujourd’hui.
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