Outre-mer - Le cyclone Inès ravage la Guadeloupe - Réunion à Paris des ministres des Finances de la zone franc et réunion du Conseil d'administration de la Banque centrale des États de l'Afrique équatoriale et du Cameroun - L'industrie cotonnière en Côte d'Ivoire
Deux ans après le passage du cyclone Cleo qui avait fait, le 31 août 1964, 13 morts, 62 blessés, 20 000 sans abri et environ 273 millions de francs de dégâts, un nouveau cyclone, Inès, a ravagé la Guadeloupe le 27 septembre 1966 de 12 heures à 20 heures environ. Dès l’annonce de l’approche du cyclone le plan de protection Orsec (Organisation de la réponse de sécurité civile) avait été mis en vigueur, ce qui a permis de limiter la catastrophe. Le bilan est cependant très lourd : 33 morts, 200 blessés graves et 30 000 sans-abri. Les dégâts sont considérables, notamment dans l’agglomération de Pointe-à-Pitre : de très nombreuses maisons ont été détruites, les blocs opératoires de l’hôpital gravement endommagés, l’antenne de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) et des installations de télécommunications mises hors de service. Dans une dizaine de communes près de 80 % des habitations ont été détruites. Près de 300 classes construites en matériaux légers ont été anéanties. Les bananeraies et les plantations de cannes à sucre ont subi des dégâts considérables. Environ 120 000 tonnes de bananes sont perdues, le port bananier de Basse-Terre est gravement endommagé. Les cannes à sucre couchées à terre sont menacées par les rats ; la récolte de cannes et la production de rhum donnent de sérieuses inquiétudes. Les pêcheurs ont perdu les neuf dixièmes de leurs nasses et le quart de leurs embarcations.
Le gouvernement français s’est ému de l’ampleur de la catastrophe. M. Billotte, ministre d’État chargé des Départements et Territoires d’outre-mer, s’est immédiatement rendu sur place et M. Jacquet a été chargé d’organiser avec le Préfet les secours de l’État. Des crédits spéciaux ont été mis à la disposition des autorités locales et le général de Gaulle a fait un don personnel de cent mille francs pour les premiers secours. Le 16 octobre s’est déroulée une Journée nationale en faveur des sinistrés. L’économie de la Guadeloupe repose sur le sucre, le rhum et la banane vendus sur le marché français et celui de la Communauté économique européenne (CEE) dans des conditions très favorables. La catastrophe qui vient, une nouvelle fois, de s’abattre sur l’île, ne peut être réparée qu’avec l’aide de la France, car les Guadeloupéens ne pourraient certainement pas relever seuls leurs ruines et rétablir l’économie de l’île. L’énorme majorité des Guadeloupéens qui ont réservé à maintes reprises un accueil enthousiaste au général de Gaulle en sont persuadés. Mais les jeunes extrémistes qui, de temps à autre, réclament l’indépendance, pourront constater à l’occasion de ce cyclone que leur pays ne peut vivre et survivre qu’intégré dans l’ensemble national français. On peut souligner à ce propos que cette leçon est au plus haut point valable pour les habitants de la Côte française des Somalis que l’indépendance livrerait à la ruine et aussi à la guerre que ne manqueraient sans doute pas de se faire leurs voisins, la République de Somalie et l’Éthiopie.
Réunion à Paris des ministres des Finances de la zone franc et réunion du conseil d’administration de la Banque centrale des États de l’Afrique équatoriale et du Cameroun
Les ministres des Finances des États africains et malgache membres de la zone franc se sont réunis à Paris le 21 septembre 1966, sous la présidence de M. Michel Debré. Cette réunion, la quatrième depuis que ces pays ont accédé à l’indépendance, précédait de quelques jours la session du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Aussi l’ordre du jour portait-il essentiellement sur les questions qui seraient évoquées à l’assemblée annuelle de ces deux organismes. Mais, auparavant, le directeur du trésor a fait un exposé complet des résultats de la balance des paiements de la zone franc pour 1965 et pour le premier semestre de l’année 1966. Les ministres se sont félicités des résultats favorables de la balance. L’excédent global s’est établi en 1965 à 4 750 MF. Pour les six premiers mois de 1966, il est de 2 880 MF et il est vraisemblable qu’à la fin de cette année il atteindra environ 4 500 MF.
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