Aéronautique - L'industrie aéronautique française et le plan de relance de l'économie - Participation de la 33e escadre de reconnaissance au XVIIIe concours interallié « Royal Flush » - Sélection des élèves pilotes de l'Armée de l'air sur Cap 10 - Une solution australienne aux problèmes du trafic aérien moderne - Le YF-15 (AMST : Advanced Medium STOL Transport)
Le plan de relance voté le 12 septembre 1975 par le Parlement comporte un crédit de 460 millions de francs destiné à l’industrialisation et à la constitution des moyens nécessaires à la production du moteur M53-02 ainsi qu’à des travaux complémentaires de développement destinés à amorcer l’évolution de ses performances au-delà des 8 500 kg de poussée actuellement atteinte. Après le lancement du banc volant rapide Mirage F1 M53, cette mesure marque une nouvelle étape importante dans la réalisation du programme M53. Cette décision rend possible la livraison des premiers moteurs de série à partir de fin 1978 et permet à la Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’aviation (Snecma) de proposer des délais concrets pour l’obtention de commandes de moteurs M53-02. D’autre part, conformément à l’esprit du plan de relance, cette décision conduira la Snecma à passer rapidement des commandes à l’industrie française pour la réalisation d’outillages et l’acquisition d’équipements industriels, et notamment de machines-outils. Enfin la Snecma va pouvoir amorcer – avec l’accroissement des performances – la création à partir du M53-02 d’une famille de moteurs aptes à équiper au cours des prochaines années les avions de combat, monomoteurs ou bimoteurs, hautement supersoniques destinés aux forces aériennes française et étrangères.
En outre, dans le cadre des décisions prises par le gouvernement français au plan économique, l’industrie aéronautique s’est vue attribuer des crédits en vue de lancer le programme industriel de l’appareil triréacteur d’affaires Mystère 50 [NDLR 2025 : aujourd’hui connu sous le nom américanisé de Falcon 50]. Cet appareil, conçu par Dassault-Breguet, et qui sera réalisé en coopération par cette société et l’Aérospatiale, fait suite à une étude de marché réalisée aux États-Unis et correspondant à des besoins exprimés par une certaine catégorie d’utilisateurs désireux de disposer d’un avion de la classe du Mystère 20 (354 commandes fermes plus 116 options à ce jour) mais avec une autonomie accrue. Le Mystère 50 a, en effet, une autonomie de plus de 5 000 km, c’est-à-dire que, quelles que soient les conditions météorologiques, l’appareil peut joindre les deux rives océaniques des États-Unis avec les réserves réglementaires. Le gouvernement français, après une étude du dossier, a accordé le financement de 450 millions de francs en Autorisations de programme (AP) pour mener à bien le développement de l’appareil jusqu’à sa certification et pour lancer l’opération sur le plan industriel. La Société Aérospatiale participera pour 55 % à la fabrication de série, en réalisant les fuselages et les empennages. Le premier vol du prototype est prévu au cours de l’automne 1976. Rappelons que la maquette vraie grandeur du Mystère 50 a été présentée au Salon du Bourget cette année.
Participation de la 33e Escadre de reconnaissance au XVIIIe Concours interallié Royal Flush
Le concours Royal Flush est une compétition organisée par les forces alliées Centre Europe (2e et 4e Air Tactical Air Force, ATAF) destinée à mettre à l’épreuve, en les opposant, certaines unités opérationnelles de reconnaissance tactique placées sous leur commandement. Depuis le retrait de ses forces de l’Otan, la France continue à y participer de façon limitée et à titre de Nation invitée. Le premier concours a eu lieu en 1956 ; sur les dix-huit compétitions qui se sont déroulées depuis, la 33e Escadre en a remporté douze. C’est de Bremgarten (République fédérale d’Allemagne, RFA) que partaient les épreuves organisées cette année. Les missions, contrôlées par un jury composé de membres de diverses nationalités, comportaient des reconnaissances de jour et de nuit sur objectifs ponctuels sur itinéraires et sur zone. Le décompte des points est conçu pour favoriser les équipes qui combinent au mieux la rapidité et la précision d’exécution de leurs équipages et de leurs spécialités au sol. La 33e Escadre de reconnaissance ne participait qu’aux épreuves de jour comptant pour la Coupe Hunter, qu’elle a remportée cette année encore. Sur seize pilotes engagés dans la compétition, les quatre officiers français se sont classés 1er, 2e, 4e et 12e.
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