Carrefour de civilisations, bras de mer stratégiques, la région du Golfe a fait depuis longtemps l’objet de luttes d’influence entre les puissances locales et les puissances européennes.

L’historien koweïtien brosse à grands traits l’évolution de cette région, de l’Antiquité jusqu’à la pénétration et la rivalité européenne. L’établissement des entités tribales au XVIII^e siècle a coïncidé avec le début de la domination britannique. Celle-ci est devenue incontestée à partir de 1820 et jusqu’au retrait à l’Est de Suez au début des années 1970. Puis il nous fournit un tableau des Émirats jusqu’aux années 1950, alors que leur économie était dominée par la pêche des perles et des poissons et la construction navale. Au moment où le pétrole fait son irruption, différents problèmes de délimitation des frontières se poseront. Ils ont opposé la Grande-Bretagne à l’Empire ottoman, mais également l’Irak et l’Arabie saoudite aux différents Émirats. Les problèmes de souveraineté sur les îles entre les pays riverains du Golfe ont été nombreux.

La période de l’indépendance du Koweït (depuis 1961) et des Émirats arabes unis (depuis 1971) est mieux connue. Elle n’en constitue pas moins l’essentiel de l’ouvrage. Salim al Sabah décrit l’évolution politique et institutionnelle, l’économie et les grandes orientations des Émirats. Il regrette que la similitude des systèmes économique, culturel et sociologique n’ait pas conduit ces pays à s’unir afin de faire face aux dangers extérieurs. Il décrit bien les différents liens de coopération qui se sont développés entre eux (banques conjointes, sociétés d’investissement, infrastructures), mais trop souvent le nationalisme prédomine. Cette situation est-elle viable dans la conjoncture internationale actuelle ? Sans nul doute cette région restera longtemps encore au centre des préoccupations internationales. Salim al Sabah nous permet de mieux la connaître. ♦