Il y a dix ans, le 12 novembre 1996, l’Occar était créée à Strasbourg par l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni. Titres de quelques médias dans les jours suivants : « L’Europe construit pas à pas sa défense » (Le Monde), « L’Europe lance l’agence de l’armement » (Libération), « Naissance de l’agence européenne d’armement » (Le Bulletin quotidien), « Armement : Grande-Bretagne et Italie s’allient au couple franco-allemand » (AFP), « Armement : une agence pour l’Europe » (Le Figaro).

L’histoire de l’Occar en bref : une initiative franco-allemande de 1993, et un ralliement du Royaume-Uni et de l’Italie en 1996. Aujourd’hui, on considère souvent que la création de l’Occar fut le résultat d’une démarche engagée, ab initio, par les quatre pays représentés à Strasbourg. En réalité, l’initiative originelle a été prise par la France et l’Allemagne en décembre 1993, à l’occasion d’un sommet franco-allemand. Les responsables nationaux d’armement de l’époque ont joué un rôle déterminant dans le lancement de cette initiative : M. Henri Conze, délégué général pour l’armement depuis le 24 mai 1993 ; M. Georg Schönbohm, secrétaire d’État à la Défense.

Pour ce qui les concerne, le Royaume-Uni et l’Italie n’ont exprimé leur intention de se rallier à celle-ci qu’au printemps 1996. Compte tenu de l’avancée des discussions franco-allemandes et du souhait des deux pays initiateurs de ne pas retarder la création de l’Occar, cet élargissement a donné lieu à d’intenses négociations afin d’aboutir à un accord, juste avant le sommet franco-allemand de fin 1996. L’histoire détaillée de cette création peut être racontée en trois épisodes : le temps franco-allemand ; l’accueil du Royaume-Uni et de l’Italie ; l’accord se noue à quatre, sous contrainte de temps franco-allemande.