La réalité des conflits actuels (Irak, Liban) nous place une nouvelle fois devant la nécessité de réfléchir au modèle de nos forces. En France et dans les armées occidentales, les schémas hérités de la guerre froide et la pression de l’Otan nous ont conduits vers des formats d’armées plus compactes, équipées surtout pour le haut du spectre des conflits, très encadrées, et manquant de troupes sur le terrain. Quel doit-être l’équilibre entre les états-majors et les forces, la tête et les jambes ? Quelles priorités donner aux équipements ? Les armées doivent disposer d’une plus grande capacité d’intervention légère et mobile en conservant un noyau de puissance plus réduit.
Format des armées : quel équilibre entre la tête et les jambes ?
The structure of armed forces: striking the right balance between teeth and tail
The reality of today’s conflicts in Iraq and Lebanon faces us with the need to think about the structure of our forces. In France and in Western armed forces, the plans inherited from the Cold War, and pressure from NATO, have led us towards more compact structures for our forces, equipped above all for the higher end of the operational spectrum–with top-heavy command structures and lacking troops on the ground. What is the right balance between the fighting forces and the headquarters staffs–the teeth and the tail? What priorities should be given to equipments? The forces must have a greater capacity for light, mobile intervention while maintaining a powerful, if reduced, nucleus.
Le début du XXIe siècle marque pour les armées françaises une forte tendance à développer des capacités de commandement d’une part, et à poursuivre l’acquisition d’équipements lourds d’autre part. Par ailleurs, le format de notre armée s’est comprimé et a changé de nature par rapport à la fin du XXe siècle : 350 000 militaires au lieu des 550 000 de l’avant-professionnalisation, avec un fort taux d’encadrement en officiers, une prédominance des systèmes et donc une tertiarisation de la fonction du militaire qui s’éloigne du terrain.
Cette évolution du format, perceptible dans toutes les armées occidentales, trouve ses limites dans les conflits actuels, ou la part des fantassins effectivement au contact sur le terrain paraît faible au regard des effectifs globaux. La coalition présente en Afghanistan réclame des troupes fraîches, sans succès…
De la même manière, le nombre de frégates et d’avions, les acteurs de terrain en mer et dans les airs, diminuent de façon très sensible, alors que les états-majors et autres navires de commandement se remplissent… Doit-on nécessairement suivre cette tendance ? La forte proportion de ces capacités de commandement ne détourne-t-elle pas du terrain ? Quel est le juste équilibre ?
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