Les actions des armées s’inscrivent aujourd’hui dans un contexte géostratégique complexe, où la défense des intérêts vitaux demeure, bien souvent, le cœur du concept d’emploi des forces. La France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, participe naturellement à la stabilité du monde et à de nombreuses opérations multinationales, dont les objectifs sont le maintien ou l’imposition de la paix. Les armées françaises sont, de fait, engagées dans des conflits marqués pour le moment par leur niveau modéré d’intensité et la diversité des modes d’actions des belligérants.

Ces conflits, dits asymétriques, nécessitent une action militaire adaptée, mesurée, légitime et acceptable par l’opinion publique. Face à ces défis, l’Armée de l’air offre aux autorités politiques une palette de capacités décisives ou complémentaires. En effet, elle met en œuvre une grande majorité des modes d’action rencontrés dans un théâtre d’opérations. Elle permet aussi d’envoyer un signal politique fort tout en assurant la souplesse, la gradation et la réversibilité de son engagement. Enfin, le personnel de l’Armée de l’air a par essence la vocation de combattre au sein des coalitions interarmées et multinationales, en partant du niveau des structures de commandement jusqu’à la patrouille élémentaire engagée au combat.

Les opérations récentes en Asie centrale et en Afrique démontrent la pertinence de l’emploi de la puissance aérospatiale moderne dès le conflit de basse intensité, pour garantir le succès des opérations de stabilisation et de sécurisation, et dans des opérations d’aide aux populations (l’ouragan Katrina aux États-Unis, le tsunami en Indonésie, le tremblement de terre au Pakistan…).