Le transport par air des unités terrestres
On a déjà beaucoup écrit et discouru sur l’emploi des troupes aéroportées, et nul ne songe à en minimiser l’importance. La tendance actuelle serait plutôt de les considérer comme une sorte de panacée universelle, et de vouloir faire de tout combattant un parachutiste. Or les troupes aéroportées seront toujours des unités rares, coûteuses à entraîner, difficiles à reconstituer, très spécialisées dans un nombre limité de missions. Par contre, l’intérêt que présente l’extension des transports par air aux unités terrestres normales est un des enseignements les plus caractéristiques de la fin de la dernière guerre.
Dans le cas le plus général en effet, la manœuvre par air consiste essentiellement dans la possibilité de transporter et de faire atterrir à l’endroit et au moment choisis des troupes et du matériel. C’est ce qu’exprime le général Devers lorsqu’il déclare : « L’Armée des États-Unis doit être capable d’arriver par la voie des airs la première en un point quelconque de la surface du Globe. » (1) Ceci implique l’emploi des troupes aéroportées, certes, mais aussi le transport par air de grandes unités terrestres. Et lorsque le général Devers ajoute que « le but de l’État-Major de l’Armée est de rendre chaque division, y compris l’artillerie et les blindés, transportable par air », on peut penser que certains exploits de la dernière guerre seront peu de chose à côté de l’énorme masse des mouvements aériens que verrait sûrement une nouvelle guerre. Seule en effet, la voie aérienne permettra dans certains cas de satisfaire aux principes de vitesse, de surprise et d’économie des forces, en une époque aussi marquée que la nôtre par une accélération générale des mouvements.
Il ne s’agit pas là d’une vision futuriste mais de la réalité d’aujourd’hui, qui doit inspirer les plans stratégiques et tactiques, modifier profondément les études et fabrications de matériel, et plus que tout créer un état d’esprit dans les unités terrestres qui, elles aussi, entrent maintenant dans l’âge de l’air.
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