L’émergence de crises de sécurité intérieure aiguës, ce que l’on pourrait appeler des « hyper-crises », met à mal les schémas classiques de préparation et de conduite d’opérations. Le déplacement de ces crises dans des environnements complexes, la multiplicité des acteurs nécessitent de remettre en cause les schémas classiques de préparation. Les nouvelles techniques de simulation et d’entraînement, alliées à des principes de conduite innovants issus notamment du monde de la défense, semblent représenter une voie prometteuse, permettant de se préparer à l’impensable.
Simuler les « hyper-crises »
Simulation of ‘hypercrises’
Serious internal security crises, or ‘hypercrises’, occur today in highly complex environments involving a great number of players. This change in the nature of crises highlights the inadequacy of traditional plans to counter them and calls into question existing schemes for preparation and training. New simulation and training techniques and innovative principles of operation, drawn in particular from the defence world, would seem to offer a way to prepare for the unthinkable in the future.
Avec l’émergence de crises intérieures d’un nouveau type, force est de constater notre impuissance dans la préparation et la conduite de ces crises.
Le début du XXIe siècle a permis d’illustrer tragiquement, tant en France qu’au niveau international, la difficulté de se préparer à l’impensable en matière de crises intérieures aiguës. De fait, sans s’étendre sur les désormais célèbres exemples de l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans, du double attentat sur le World Trade Center et le Pentagone, ou de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, on mesure aujourd’hui clairement le risque qu’il y a à disposer sur le territoire d’infrastructures critiques, à la merci d’une action militaire hostile, d’une action terroriste comme d’une catastrophe naturelle. En contrepoint, les incendies de forêt en Grèce de cette fin d’été, dont la gestion a été perçue comme calamiteuse par la population, viennent souligner l’ampleur des progrès encore à réaliser en matière de posture de sécurité intérieure.
La privatisation croissante des infrastructures critiques et des services associés, en particulier aux États-Unis, de même que la pression double des gouvernements et des assureurs pour garantir une qualité de service continue, notamment pour les opérateurs de réseaux de distribution d’eau, d’énergie, de télécommunications, comptent parmi les facteurs qui ont rendu impérieuse la nécessité de se préparer à la gestion de ce que l’on pourrait appeler des « hyper-crises » pour paraphraser le terme d’hyperterrorisme employé par F. Heisbourg.
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