Socialisme et Défense nationale
Au début de leur propagande, les socialistes français des diverses nuances ont eu pour préoccupation essentielle de grouper en un parti politique distinct, en « Parti ouvrier », les travailleurs de l’usine, de l’atelier, de la mine, que les conditions de l’industrie moderne aggloméraient dans de vastes centres.
Mais s’ils s’attachaient à traduire les revendications économiques et sociales de la classe ouvrière, ils ne pouvaient se désintéresser du problème de la défense nationale qui s’impose à l’attention et à la vigilance de tous les partis, et avec plus ou moins de précision, avec plus ou moins de détails, ils ont formulé leurs conceptions tant sur l’organisation militaire proprement dite et la sauvegarde du territoire que sur la conduite à tenir en cas de conflit international.
De 1870 à 1914, trois courants se sont manifestés dans le socialisme français : celui qu’incarne le vieux révolutionnaire Auguste Blanqui, celui que représentent Jules Guesde et le Parti ouvrier français, celui enfin, plus récent, qu’inaugure Jaurès. On résumera ici successivement les conceptions des blanquistes, des guesdistes et de Jaurès en matière de défense nationale.
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