Conférence prononcée le 25 septembre 1996 à l’Assemblée nationale sous l’égide du Centre d’analyse sur la sécurité européenne et traduite par M. Laurent Murawiec.
Omniscient, omniprésent, omnipotent : O3
La langue française reste ce qu’elle était il y a 178 ans quand Thomas Jefferson, alors mandataire de l’université de Virginie, la décrivait comme « l’idiome général des échanges entre nations, et le vaisseau où coule la science des hommes ; nulle langue, vivante ou morte, ne saurait l’égaler ».
De fait, la science est au cœur de cet exposé, puisqu’il concerne un groupe d’idées technologiques et stratégiques aujourd’hui décrites aux États-Unis comme « révolutionnaires », et que le titre de l’exposé appelle « nouvelles ». La première grande innovation militaire dont l’histoire écrite ait gardé trace est sans doute celle du VIIe siècle avant J.-C., quand le pectoral et la jambière de bronze contribuèrent à la disparition des duels d’homme à homme que décrit Homère. Il en résulta une organisation supérieure de la guerre.
La quête d’armements meilleurs et supérieurs va de pair avec le progrès de la civilisation jusqu’à nos jours. Charles de Gaulle commence d’ailleurs ses Mémoires d’espoir en récapitulant son œuvre de 1934, Vers l’Armée de métier. « Nous ne pouvons, écrit-il, nous en remettre, pour supporter le premier choc, à la défensive hâtive de formations mal assurées ». Puis il décrit ces armes nouvelles, le char, l’avion, le sous-marin, qui procèdent du moteur à explosion, et sont contrôlées par ce nouveau mode de communication qu’est la radio. Elles allaient ensemble « amener de profonds changements ».
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