La complexité diplomatique et le groupe de contact
Ouvrant le feu et n’ayant qu’un temps restreint, je vais m’efforcer de me limiter à l’aspect diplomatique de la crise bosniaque. Comment, après quatre ans de guerre sur le continent européen, est-on finalement arrivé, en novembre 1995, aux accords de paix de Dayton ? Ceux-ci, imposés de l’extérieur aux belligérants, sont-ils viables sans une pression constante et pendant une longue durée de la communauté internationale ? Je n’évoquerai pas l’aspect purement militaire, une des caractéristiques de cette crise ayant été l’absence d’une véritable coordination entre l’action diplomatique et l’action militaire, tout au moins jusqu’en juillet 1995.
La crise bosniaque, par sa complexité, apparaît comme un défi à la gestion d’une crise : complexité de la situation en Yougoslavie, point de rencontre de civilisations antagonistes et de nationalismes religieux exacerbés par la dilution de l’ancien ordre communiste ; complexité d’un monde en pleine mutation depuis la chute du mur de Berlin et où l’Est et l’Ouest vont devoir coopérer ; complexité d’une Europe de l’Ouest balbutiante diplomatiquement et militairement et toute occupée à resserrer ses liens en négociant le traité de Maastricht ; complexité, enfin, de relations euro-atlantiques à redéfinir, notamment dans l’Otan.
La crise yougoslave éclate au grand jour le 25 juin 1991, quand la Slovénie et la Croatie proclament leur volonté de se dissocier d’une Fédération yougoslave aux frontières internes tracées par Tito, mais que la Serbie domine par le contrôle de l’armée. Cette crise s’est développée à l’insu d’une communauté internationale tout occupée à mettre en place « un nouvel ordre mondial ».
Il reste 92 % de l'article à lire
Plan de l'article







