Au fil des ans et des événements, nous avons beaucoup publié sur la coopération franco-allemande. Néanmoins, une synthèse, sorte de mise au point globale, a paru fort intéressante. Ainsi sont abordés, la marche forcée de l'après-guerre froide, le problème de l'emploi du Corps européen et la coopération mal engagée sur le programme Hélios II.
La coopération militaire franco-allemande
Longtemps, les relations entre la France et l’Allemagne furent marquées par une hostilité réciproque, exprimée dans trois conflits aux conséquences désastreuses. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les deux pays prennent enfin conscience que leur intérêt mutuel passe par la coopération et non par la confrontation. Entre 1948 et 1963, ils cherchent à inscrire leur coopération dans différents projets de construction d’une Europe politique et militaire (1) qui se soldent, pour des raisons diverses, par des échecs. Il est cependant important de noter que cette recherche de coopérations diverses était en fait sous-tendue par des arrière-pensées de part et d’autre : la volonté française d’encadrer le réarmement allemand par la construction européenne, la volonté allemande de retrouver une certaine souveraineté et de traiter d’égal à égal avec les autres États européens (2).
La coopération franco-allemande dans le domaine militaire est finalement portée sur les fonts baptismaux par le traité de l’Élysée signé à Paris le 22 janvier 1963. Celui-ci « apparaît alors comme une tentative de faire à deux ce que l’on n’avait pas réussi à faire à six » (3). Les dispositions militaires du traité resteront cependant lettre morte pendant près de vingt ans, alors que celles sur la jeunesse connaîtront un essor particulier. La relance de la coopération franco-allemande en 1982 sous l’impulsion du président Mitterrand et du chancelier Kohl mettra progressivement en place un axe militaire franco-allemand avec la constitution de la brigade franco-allemande (4) (1987), l’exercice Moineau Hardi (5) (octobre 1987) et la création du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité (janvier 1988). Inscrivant leur coopération dans le projet d’une Europe de la défense, les deux hommes œuvrent simultanément pour la réactivation de l’UEO (1984).
À l’occasion du trente-cinquième anniversaire de la signature du traité de l’Élysée, il convient de faire un point sur la coopération franco-allemande dans le domaine de la sécurité et de la défense depuis 1989 et de s’interroger sur son avenir.
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