Témoignages
« Les anciens combattants et victimes de guerre » (ACVG) sont étroitement liés à « la défense » par nature et par vocation.
Par nature, puisque les hommes et les femmes du ministère de la Défense sont des combattants potentiels, actuels ou déjà « anciens » et qu’un certain nombre d’entre eux seront victimes de guerre dans leur chair (invalides) ou dans leurs affections (veuves et orphelins). L’actuel secrétariat d’État a à l’égard de ces derniers la mission de mettre en œuvre les moyens de ce qu’on appelle depuis 1919 « le droit à réparation ». Il est en quelque sorte le « service après-vente » de la défense.
Par vocation, car la défense a besoin de la mémoire et du témoignage des anciens pour bâtir et dynamiser sa contribution à l’édification de l’esprit de défense. Elle n’est certes pas seule à « souffler » celui-ci : la famille, l’école, les municipalités, les médias… devraient y contribuer eux aussi. On sait ce qu’il en est par suite de la disparition des menaces évidentes, de l’érosion des valeurs familiales et notamment du rôle de vecteurs d’héritage culturel qu’a toujours joué la famille, de la timidité (doux euphémisme…) de l’école à l’égard de l’instruction civique et même de l’histoire, du manque d’imagination des responsables institutionnels pour la valorisation pédagogique des célébrations publiques, de la subordination presque totale des médias à la pensée unique et à la « langue de bois » qui favorisent le court terme et le moindre effort. À l’heure où, de surcroît disparaît la conscription qui mettait en contact direct les responsables de la défense et les jeunes citoyens, celle-ci se retrouve donc seule en première ligne pour tenter de jouer son rôle de sentinelle, de sonneur d’alarme, de Cassandre au message indigeste : « La liberté, l’indépendance, la prospérité sont des biens fragiles. De nouvelles menaces peuvent apparaître dans des délais plus brefs que ceux qui seraient nécessaires à la reconstruction d’une armée et surtout d’un esprit de défense trop vite et trop massivement négligé. Il faut être prêt à consentir, si nécessaire, des souffrances et des sacrifices — y compris celui de sa vie — pour défendre ce qui nous est le plus précieux… ».
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