Frontières et « balkanisation »
Je voudrais préciser que je ne suis pas un spécialiste de l’Afrique au sud du Sahara, mais c’est un continent que j’aime et que j’ai beaucoup parcouru. Je vais aborder un aspect très particulier, celui des frontières africaines. À cet égard, je crains d’émettre des idées si peu conventionnelles qu’elles vont probablement choquer certains d’entre vous.
On a parlé des plaies de l’Afrique ; on a même dit que le continent était affligé de sept grandes plaies : tout le monde les connaît et chacune d’elles mériterait un exposé particulier. La surpopulation : on sait que l’Afrique dépassera la Chine au milieu du siècle prochain ; la désertification : le Sahara avance vers le sud et le Kalahari progresse vers le nord ; les guerres civiles et leurs conséquences : réfugiés, famines ; les endémies tropicales sont en extension malgré tous les efforts accomplis, et enfin l’absence de ressources naturelles. Certes, il y a du pétrole au Nigeria, au Gabon, il y a des diamants au Zaïre et du cuivre en Rhodésie, mais à part l’Afrique du Sud le continent africain est certainement le moins doté de tous en ressources naturelles.
Je voudrais me concentrer sur deux autres plaies, des catastrophes qui sont majeures et qui sont le fait de la colonisation, on pourrait dire de la décolonisation : les frontières artificielles et ce qu’on a appelé la « balkanisation », c’est-à-dire le fait que l’Afrique soit divisée en un très grand nombre d’États.
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