Économique - Le problème des salaires
Le Journal officiel du 24 août 1950 a publié un décret portant fixation du salaire minimum garanti, en application de la loi du 11 février 1950. Cette décision a mis fin aux longues discussions qui s’étaient poursuivies durant de longs mois au sein de la Commission supérieure des Conventions collectives (8 mai-27 juillet) et du gouvernement.
Il ne faudrait pas croire pour autant que le problème des salaires est résolu. Nous avons montré, dans notre chronique du mois de juillet, que les notions de minimum vital et de salaire minimum n’avaient aucune valeur scientifique ni aucune réalité pratique. Sans reprendre ici ces observations, signalons seulement qu’elles ont reçu une confirmation inattendue de la part de M. Bothereau, secrétaire général de la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO), pour qui la notion de minimum vital est « une notion de biologiste mais non d’économiste ». Elles sont confirmées également par la vanité totale des discussions qui se sont déroulées. À la fin des travaux (?) de la Commission supérieure, les évaluations s’échelonnaient encore de 12 000 à 19 000 francs. Une proposition de dernière heure, fixant le minimum à 17 500 F, ne put être adoptée.
En définitive, la décision a été prise – et il n’en pouvait être autrement – que sous l’influence de considérations politiques. Le gouvernement a eu recours à une sorte de « moyenne » entre les évaluations en présence, compte tenu des intérêts en jeu. Aucun calcul économique rationnel n’a inspiré une évaluation qui équivaut presque exactement aux propositions faites par M. Guy Mollet au moment où il tentait de résoudre la crise politique de juillet.
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