Diplomatique - La crise anglo-égyptienne - Hésitations arabes et diplomatie italienne - Le Maréchal Tito condamne le neutralisme - Ouverture de la VIe Session des Nations unies - Plan des « Trois » pour la réduction des armements et propositions soviétiques
Le Proche-Orient demeure en pleine évolution. Le 8 octobre 1951, le Premier ministre égyptien Nahas Pasha, proposait au Parlement du Caire quatre décrets prononçant l’abrogation du Traité anglo-égyptien de 1936 et annonçant le rattachement du Soudan à l’Égypte. Cette décision recueillait l’unanimité au Parlement et déchaînait dans le pays des manifestations nationalistes et antibritanniques.
Des conversations portant sur la révision du traité étaient en cours depuis six ans entre Londres et Le Caire, et le Foreign Office précisait au lendemain de la dénonciation unilatérale du gouvernement égyptien que de nouvelles propositions étaient sur le point d’être soumises à celui-ci. En même temps, le gouvernement britannique déclarait « qu’il ne reconnaissait pas la légalité des décisions égyptiennes » et qu’il maintenait « intégralement ses droits découlant du Traité de 1936 en attendant la conclusion avec l’Égypte, d’un accord satisfaisant sur la base de nouvelles propositions ».
Le comité politique de la Ligue arabe, réuni le 10 octobre, proclamait que les États arabes apportaient leur soutien inconditionnel à l’Égypte. Du côté occidental, une solidarité politique nouvelle s’affirmait avec la remise à l’Égypte le 13 octobre de propositions formulées en commun par la Grande-Bretagne, les États-Unis, la France et la Turquie. Ces propositions comportaient l’invitation à l’Égypte d’adhérer au titre de membre fondateur, sur un pied de complète égalité, à un pacte défensif du Moyen-Orient. Présentées au Caire alors en proie à l’effervescence nationaliste, au lendemain même des décisions égyptiennes que leur acceptation eût remises en question, ces propositions avaient peu de chance d’être acceptées ; telle était d’ailleurs l’opinion des ambassadeurs occidentaux. Néanmoins, ces propositions avaient l’avantage, et tout spécialement pour la Grande-Bretagne, de mettre l’Égypte au pied du mur en l’obligeant à prendre position, non plus seulement vis-à-vis de la puissance directement visée par la dénonciation du Traité de 1936, mais vis-à-vis de tous les leaders du camp occidental, tout particulièrement des États-Unis, intéressés au même titre à la défense de cette région. Le gouvernement égyptien rejeta la proposition occidentale, estimant que les propositions des Quatre ne donnaient pas satisfaction aux aspirations nationales traditionnelles de l’Égypte, à savoir, l’évacuation totale et immédiate des troupes britanniques de la zone du Canal et l’unité de la vallée du Nil sous la couronne égyptienne. L’ambassadeur d’Égypte à Washington avait auparavant laissé prévoir cette réponse en indiquant que l’Égypte pourrait accepter de participer à un commandement du Proche-Orient après le départ des troupes britanniques, mais qu’il ne saurait être question pour elle d’accepter cette participation si celle-ci devait signifier le maintien de ces troupes en territoire égyptien.
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