Diplomatique - Le Chancelier Adenauer à Paris - Accords contractuels avec Bonn - À la recherche d'un compromis sur le désarmement - Progrès de l'organisation du Moyen-Orient
Les derniers mois de l’année en cours mériteront, à plus d’un égard, d’apparaître à l’historien, comme les mois des échéances. Novembre, dont nous donnons ici la chronique, et décembre, dont le calendrier s’annonce chargé, hâtent la conclusion de débats engagés de longue date sur bon nombre de questions vitales pour la France et pour l’Europe.
Le Chancelier Adenauer à Paris
L’Allemagne d’abord : le 20 novembre 1951, le Chancelier Adenauer arrivait à Paris. Il y eut d’abord des entretiens privés avec M. Acheson, puis avec M. Robert Schuman. Deux jours plus tard, s’ouvrit la conférence des quatre ministres des Affaires étrangères, français, américain, britannique et allemand, destinée à mettre au point les accords contractuels appelés à définir, en place du Statut d’occupation, les rapports entre la République fédérale (RFA) et les trois Puissances ex-occupantes. De longues négociations entre le Chancelier et les trois hauts-commissaires n’avaient pu, à Bonn, résoudre toutes les délicates questions posées par la consécration officielle du retour de l’Allemagne souveraine dans le concert des nations ; en particulier, la participation financière de la RFA aux dépenses militaires de l’Occident était encore controversée. Les trois puissances occidentales voulaient que cette participation fût fixée à un minimum de 12 milliards de deutschemarks, soit 10 à 11 % du revenu national de la RFA. Les frais d’occupation qui lui incombent, se montent actuellement à 7 Mds environ. Le gouvernement allemand s’est donc efforcé de ne pas voir cette charge augmenter, du fait de son intégration sur un pied d’égalité dans la communauté occidentale.
Accords contractuels avec Bonn
Le 22 novembre, fut publié un communiqué qui définit les résultats acquis : approbation dans ses grandes lignes du projet d’accord général préparé à Bonn par les trois hauts-commissaires et le Chancelier. Ledit accord ne serait ni signé, ni publié jusqu’à ce qu’intervînt une convention annexe réglant dans le détail des problèmes importants (parmi lesquels, sans doute, l’apport financier de la RFA aux ressources de l’Occident). Les trois Puissances ne conserveront « que ceux de leurs droits spéciaux qui ne peuvent être abandonnés en raison de la situation internationale particulière de l’Allemagne, et qui concernent le stationnement et la sécurité de leurs forces en Allemagne ; Berlin, et les questions relatives à l’Allemagne dans son ensemble ». Ces trois ordres de questions feront l’objet de conventions annexes. En ce qui concerne Berlin et les questions relatives à l’unification de l’Allemagne, les quatre ministres, après avoir réaffirmé leur intention de continuer à rechercher le rétablissement de l’unité allemande, ont convenu que ces questions étaient du ressort des puissances occidentales (par conséquent, qu’elles devaient faire l’objet de négociations entre les trois Occidentaux et l’Union soviétique, et non entre la RFA et la République démocratique [RDA]). Les quatre ministres ont, en outre, convenu que les frontières de l’Allemagne ne pourraient être définitivement fixées que par le règlement de Paix.
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