Union française - Les visites du Maréchal Juin en Indochine et du général de Gaulle en Afrique - Le nouveau plan des Territoires d'Outre-mer et l'intégration de l'Europe - La situation en Indochine - M. Letourneau en Australie
Oran, Mers-el-Kébir et Arzew ont été, ce mois-ci, les hôtes de M. René Pleven, ministre de la Défense nationale, accompagné de M. Pierre de Chevigné, secrétaire d’État à la Guerre et Jacques Gavini, secrétaire d’État à la Marine. Arrivé le 4 mars 1953, le ministre de la Défense a séjourné en Afrique du Nord jusqu’au 10 mars, il a inspecté successivement la base d’Oran, le centre interarmes des opérations amphibies d’Arzew, la base navale de Mers-el-Kébir, la base aéronavale de Lartigue, la Légion étrangère à Sidi-Bel-Abbès et le centre du Guir près de Colomb-Béchar (centre d’essais des engins téléguidés).
En Tunisie, où M. Georges Dupoizat vient de succéder à M. Raymond Pons, comme Secrétaire général de la Résidence, les grandes manœuvres de printemps se sont déroulées pendant la première quinzaine de mars. Au terme de ces manœuvres, auxquelles assistait le général Guillaume, Inspecteur général des Forces françaises d’Afrique du Nord, un grand défilé des troupes a eu lieu à Béja. M. de Hauteclocque a pris la parole à cette occasion, et, après avoir félicité les participants, a souligné l’effort de la France qui, outre les 12,3 milliards de francs qu’elle a consentis cette année à la Tunisie, vient de promettre une nouvelle aide financière à la Régence.
Au Maroc, l’intérêt s’est porté sur l’interview accordée par le Sultan à M. Jean-Marie Garraud, collaborateur du Figaro. Pour le Sultan, une révision du traité de 1912 s’impose si l’on veut établir de nouvelles relations franco-marocaines qui permettraient une coopération étroite entre la France et le Maroc. L’envoyé du Figaro ayant posé au Sultan la question suivante : « L’association des peuples français et marocain apparaît-elle à Votre Majesté comme une nécessité fondamentale ? » Sidi Mohamed a formulé cette réponse : « Dans un monde qui se cherche pour s’unir en vue de défendre la paix et la liberté, l’interdépendance est devenue la seule règle valable. Le Maroc ne saurait rester en marge de ces mouvements grégaires et faire cavalier seul. C’est pour ces raisons qu’une sincère et loyale coopération entre la France et le Maroc figure au premier plan de nos préoccupations. »
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