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  • Les identités religieuses dans les sorties de guerre. L’exemple de la République centrafricaine et le sacrilège contre les figures religieuses (T 1753)

Les identités religieuses dans les sorties de guerre. L’exemple de la République centrafricaine et le sacrilège contre les figures religieuses (T 1753)

Axel Augé, « Les identités religieuses dans les sorties de guerre. L’exemple de la République centrafricaine et le sacrilège contre les figures religieuses (T 1753)  », RDN, 25 septembre 2025 - 10 pages

De gauche à droite : le pasteur Guerekoyame-Gbangou, l’imam Kobine et Mgr Nzapalainga (© Klaus-Dietmar Gabbert / DR / 2017)
De gauche à droite : le pasteur Guerekoyame-Gbangou, l’imam Kobine et Mgr Nzapalainga (© Klaus-Dietmar Gabbert / DR / 2017)

En République centrafricaine (RCA), les chefs religieux (cardinal Nzapalainga, imam Kobine, pasteur Gbangou) œuvrent pour la paix malgré les menaces et sacrilèges (meurtres, destructions de lieux saints). Leur dialogue interconfessionnel, face à l’instrumentalisation politique de la religion, devient un levier de réconciliation après la guerre de 2012-2020. Leur action montre que le religieux peut diviser ou unir, selon les contextes.

Religious Identities in Post-War Situations: The Example of the Central African Republic and Sacrilege Against Religious Figures

In the Central African Republic (CAR), religious leaders (Cardinal Nzapalainga, Imam Kobine, Pastor Gbangou) are working for peace despite threats and sacrileges (murders, destruction of holy sites). Their interfaith dialogue, in the face of the political instrumentalization of religion, has become a lever for reconciliation after the 2012-2020 war. Their action shows that religion can divide or unite, depending on the context.

En septembre 2015, Monseigneur Dieudonné Nzapalainga, cardinal et archevêque de Bangui, en République centrafricaine, fait l’objet de menaces de mort interprétées, dans la presse locale, comme un sacrilège (1) envers un serviteur de Dieu. Cette atteinte concerne aussi la menace ou la tentative de mort contre le représentant terrestre d’une religion (2). Ce chef religieux a subi des intimidations par l’un des chefs des anti-Balaka, une milice hétéroclite composée de chrétiens et d’animistes en lutte contre le groupe Seleka, pro-musulman dont les membres viennent du Tchad et du Soudan. Depuis le début du deuxième cycle des violences armées en 2012, le cardinal Nzapalainga, l’imam Oumar Kobine (3) et le pasteur Nicolas Gbangou se sont engagés à promouvoir la réconciliation en vue de soutenir le processus de sortie de crise dans ce pays situé au cœur de l’Afrique centrale. Or, pour restaurer la paix (4), ces figures religieuses traversent le pays d’Est en Ouest, du Nord au Sud demandant aux populations de déposer les armes, renoncer à la vengeance et préserver des relations pacifiques entre les communautés chrétienne, protestante et musulmane exposées aux violences armées. Dans ce contexte, les tentatives de mort dont les représentants religieux sont la cible (5) et la destruction des lieux saints (6) deviennent un obstacle à la restauration de la paix. Ces actes sont vus comme autant de sacrilèges contre les acteurs religieux. Le sacrilège tient donc aux actions qui visent à attenter à la vie de ces artisans de paix au service de la réconciliation. Le sacrilège désigne, en première instance, l’outrage sur une entité sacrée ou une figure religieuse. Il renvoie à l’atteinte portée à l’encontre d’une personne digne de respect au regard de son service à Dieu. Par exemple, l’imam Kobine est menacé de mort pour ses actions entravant des faits guerriers des membres de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) mené par Noureddine Adam, chef de cette alliance armée pro-musulmane et Seleka en 2013. Au début du conflit, l’archevêque Nzapalainga proteste déjà contre les entrepreneurs de guerres adeptes d’une instrumentalisation des religions : « n’utilisez pas la religion pour vous couvrir, les musulmans sont nos frères ». Les tensions intercommunautaires donnent lieu à des destructions de lieux saints. À Zéré, un village situé à 25 kilomètres de la commune de Bossangoa au Nord-Ouest du pays, des profanations sur des églises et des mosquées, brûlées et détruites par des attaques Seleka et anti-Balaka, ont laissé le village dans la désolation. « L’église est en cendres, la mosquée a été détruite et le chef du quartier musulman assassiné. Les habitants vivent désormais dans la jungle, où la malaria fait des ravages » (7). Sur le plan symbolique et matériel, l’homme auteur de sacrilège sort du chemin de la paix et sème les graines du désordre et de la violence dont la guerre se nourrit. Commettre le sacrilège introduit-il donc de l’entropie c’est-à-dire une augmentation du désordre dans la dynamique sociale vers la paix ? Sous cet angle, le sacrilège intéresse le sociologue, observateur des sorties de guerre.

Le sacrilège, la guerre et les hommes

La guerre est un sacrilège. Elle répand la mort, engendre la destruction des biens et des lieux de culte. Le sacrilège est donc lié à l’activité guerrière et mobilisés par des chefs de guerre qui prétendent agir au nom d’une religion. Le discrédit que les groupes armés jettent sur les chefs religieux faiseurs de paix est vécu comme blasphématoire au sein des communautés religieuses auxquelles ils appartiennent ; en particulier dans ce pays dominé par le christianisme. La Centrafrique est une république multiconfessionnelle et pluriethnique forte de 6 millions d’habitants. La population est en majorité composée de chrétiens (80 %), de musulmans (10 %) et d’animistes (10 %) (8).

Le pays est l’objet d’une guerre où les identités religieuses sont convoquées. La plupart des monothéismes comme l’islam, le judaïsme ou le christianisme ont connu des circonstances historiques où la violence a été considérée comme religieusement légitime (9). Ce sont les enseignements issus des études historiques sur la relation entre la guerre et le fait religieux instrumentalisé (10) c’est-à-dire l’emploi du religieux à des fins politiques, symptômes d’une crise du politique en tant qu’instance d’unité collective. Cet usage du religieux à des fins politiques montre également que la religion devient le prétexte de l’oppression ou de la domination d’un groupe sur un autre à rebours de son message spirituel d’origine. Dans l’histoire moderne européenne, le catholicisme fut utilisé comme une identité meurtrière (11) au service de la violence. En France, la guerre de religions opposant les catholiques aux protestants entre les XVIe et XVIIe siècles avec le massacre de la Saint-Barthélémy survenu en 1572 peut être interprété dans ce sens. C’est la thèse de la confessionnalisation de la violence qui recherche un appui théologique, combiné à des facteurs politiques et d’hégémonie, pour justifier la conquête du pouvoir et le déclenchement d’un conflit. On retrouve une telle grammaire, mêlant politique et religion, dans les violences commises en République centrafricaine lorsque la guerre éclate en 2012. Alors que les violences perdurent dans ce pays jusqu’en 2020, les destructions des lieux saints (mosquées, églises, lieux de culte), le massacre des populations obstacles à l’exploitation des territoires par des groupes armés et l’attaque des villages sont vécus comme des actes profanateurs. Ils sont accomplis par des groupes armés porteurs, dans l’espace public, des « labels » religieux : c’est la coalition des combattants musulmans Seleka et les membres des milices anti-Balaka composées de chrétiens.

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