Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
En un grand format, agrémenté de multiples schémas, d’encarts et d’illustrations qui éclairent des questions clefs (soft power, lanceurs d’alerte, ivoirité, perestroïka, déclin des grandes puissances…), nombreuses cartes aussi, Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, auteur d’une soixantaine d’ouvrages, a pris le parti évident de la pédagogie pour présenter à un assez large public, les relations internationales depuis 1945.
Il ne convient pas de prendre au pied de la lettre le titre de cet ouvrage écrit par deux journalistes. La première française, membre du comité de rédaction et du directoire du Monde diplomatique, le second franco-américain, auteur de plusieurs ouvrages co-édités sur les Nations unies et qui a interviewé à plusieurs reprises les cinq derniers Secrétaires généraux.
« Le vin est l’une des matières les plus civilisées du monde », écrivait Ernest Hemingway. C’est en quelque sorte le message délivré par l’auteur dans son ouvrage.
Bertrand Badie, professeur des universités à Sciences Po Paris, auteur d’une trentaine d’ouvrages, poursuit, avec talent et conviction, son analyse des fondements et ressorts de l’ordre mondial. Celui-ci bien que devenu un système universel est resté profondément inégalitaire, dominé qu’il est par les puissances traditionnelles.
Cette œuvre collective d’historiens des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Italie, du Japon et de l’Allemagne frappe par sa clarté et sa largeur de vues. Ne manque donc que la Chine, qui a été associée aux travaux du Congrès de Versailles, et la Russie qui s’en est tenue à l’écart après la signature du Traité de Brest Litovsk du 3 mars 1918. Les auteurs exposent les motivations des principaux artisans du Traité de Versailles.
Dans l’une de ses Lettres à Lucilius, le philosophe stoïcien Sénèque évoque ce qu’il y a de tragique dans l’effondrement qui mine toutes choses : « Ce serait une sorte de consolation pour notre fragilité comme pour celle des choses qui nous touchent, si tout était aussi lent à périr qu’à croître ; mais le progrès veut du temps pour se développer, la chute vient au pas de course. »
Le titre original en serbe est différent : Pâques de sang 1944 - Bombardements alliés des villes serbes (Krvavi Vaskrs 1944 - Saveznicka bombardovanja srpskih gradova). Avant de présenter le livre et de le commenter, il est nécessaire de donner aux lecteurs de la RDN quelques indications préliminaires.
C’est en 1957, que le futur orientaliste de renom Bernard Lewis, au lendemain de la crise de Suez, qui marqua l’éclipse de l’Europe, employa le terme de choc des civilisations, concept, qui connut sous la plume de Samuel Huntington la diffusion mondiale que l’on sait.
L’Eurasie, ensemble territorial le plus vaste du monde s’étendant sur 54 millions de km², rassemblant 4,5 milliards d’habitants, a été pendant des siècles un espace continental de manœuvres, d’invasions et de conquêtes aux mains des populations nomades qualifiées de barbares par les populations sédentaires environnantes. Son étirement sur plus de 11 000 km de plaines et de plateaux steppiques, sans obstacles majeurs, mais uniquement le long de la vaste plaine allant de la mer du Nord à celle de Sibérie orientale a conféré une importance accrue au rôle structurant de la circulation au sens large : transports, mobilités, migrations, connexions de toutes sortes d’une extrémité à l’autre de l’Europe que Paul Valéry avait qualifié de cap extrême de l’Asie.
Ukraine, Ossétie du Sud, Gaza, trois guerres pour des zones grises, et rares ont été les observateurs à avoir remarqué que ces crises ont eu pour épicentre des zones grises. Si ces trois exemples sont les plus connus, bien d’autres zones grises se sont répandues sur notre hémisphère. En Amérique latine, voilà des décennies que des zones sont gangrenées par les gangs de la drogue qui se livrent à de sanglants affrontements pour le contrôle des territoires, de production et des axes d’acheminement de leurs psychotropes. Au Sahel, dans le Sahara, dans le Nord-Est du Nigeria, de telles zones couvrent de larges espaces.
Qu’est ce qui sépare l’hécatombe de Pearl Harbor (1941) du succès de Midway (1942) quelques mois plus tard ? Et quelle différence entre le désastre du 11 septembre 2001 et l’empêchement réussi du Day of Terror de 1998 par les services de renseignement américains ? Poser ces questions, c’est considérer le combat constamment renouvelé du renseignement face au défi de la prévention des attaques surprises : tel est le sujet sur lequel se penche Erik J. Dahl dans son superbe ouvrage Intelligence and Surprise Attack.
Le monde a-t-il durant la guerre froide frôlé réellement l’apocalypse, l’hiver nucléaire, se soldant par des centaines de millions de victimes et de la destruction d’une grande partie de notre écosystème ? Voilà une question âprement, débattue par des légions d’experts, qui ont procédé à des évaluations aussi précises que possible des victimes, précisément pour dissuader leurs dirigeants de procéder à l’arme suprême.
S’il existait jusqu’à présent des livres sur les Français de l’État islamique (EI), il n’y avait encore rien de publié en français sur ses recrues locales. Tous les déserteurs que les auteurs ont interrogés pour ce livre ont été exfiltrés de Syrie par une organisation appelée Thuwar Raqqa (au parcours sinueux), affiliée aux Forces démocratiques syriennes.
Énarque, doté d’un caractère bien trempé, éloigné de certaines minauderies « diplomatiques », ce Lorrain, comme il aime à se présenter, a effectué un parcours diplomatique hors norme qui l’a conduit dans bien des points chauds du vaste Moyen-Orient, la zone la plus agitée de la planète, et qui risque à le lire et l’écouter, de le rester bien des décennies.
Le célèbre arabisant, Gilles Kepel, arpente inlassablement les territoires de l’islam dans tous les pays de la Méditerranée et du Moyen-Orient, depuis 1977, date de son séjour de formation à Damas. Dans son dernier livre, le plus complet et le plus achevé, il décrypte la situation de cette vaste zone, telle qu’elle s’est établie depuis la guerre d’octobre 1973 dite du Kippour ou du Ramadan.
Deux ans après le vote historique du 24 juin 2016 qui vit le Royaume-Uni larguer les amarres de l’Union européenne, le journaliste Marc Roche nous livre une solide analyse prospective sur l’avenir d’Albion à l’ère du Brexit. Longtemps journaliste financier au Monde et fin connaisseur de la City, cet ancien « remainer de cœur » devenu « brexiter de raison » s’attache à mettre en lumière les atouts d’un Royaume-Uni qui a renoué avec son ADN historique en faisant le choix du grand large. Sans nier les difficultés transitoires auxquelles Londres sera certainement confronté à l’occasion de son divorce avec l’Union européenne (en raison notamment de la rigidification brutale de ses échanges avec le continent), Marc Roche montre que, sur le long terme, la Grande-Bretagne va en réalité transformer avec succès l’essai du Brexit.
Jean-Claude Delhez n’aime pas les chars. C’est le moins que l’on puisse dire. Dans un livre-réquisitoire, cet historien et journaliste belge, auteur de plusieurs ouvrages portant sur les deux guerres mondiales (cf. La bataille des frontières, Joffre attaque au centre 22-26 août 1914, Paris, Économica, 2013), s’efforce ici de nous démonter que les chars d’assaut, qu’il assimile à des canons roulants dont le seul objet serait de détruire d’autres chars, n’ont strictement aucune utilité sur le plan militaire.
On se réfère souvent au général de Gaulle, sans l’avoir toujours bien lu et médité. Il est vrai que cet homme d’État, qui, depuis juin 1940, écrivait deux heures par jour, a laissé bien des discours, lettres, notes, Mémoires, confidences qu’ont notées ses collaborateurs les plus proches, au premier chef Alain Peyrefitte qu’il voyait presque chaque jour. Le mérite de François Kersaudy, qui a enseigné aux universités d’Oxford et de Paris I, auteur de De Gaulle et Churchill et d’une biographie de Churchill est de se situer à ces hauteurs et d’avoir su choisir, parmi l’abondant corpus gaullien, les passages ou citations les plus appropriés. Les thèmes qu’il a choisis sont vastes mais portent sur les questions essentielles. Celles du destin de la France d’abord (Pétain et Vichy, la France libre et la Résistance), de l’État et des institutions, et de l’Algérie. Des sujets aujourd’hui largement historiques mais qui ont laissé des blessures toujours non guéries ou dépassées. Mais l’essentiel – de quoi nous combler – porte sur les thèmes de politique extérieure.
Le général Léon Zeller avait écrit en 1933 ses souvenirs sur les grands chefs de la Grande Guerre qu’il avait rencontrés avant et pendant la guerre (qu’il a faite comme lieutenant-colonel). Leur volume avait interdit leur publication exhaustive. Son petit-fils, le général Louis Zeller, a confié au colonel Claude Franc, historien reconnu de cette période, le soin d’en extraire les passages essentiels en se focalisant sur Foch et Pétain. Cet exercice difficile a produit un livre qui, s’il n’apporte pas de lumières nouvelles sur la conduite de la Grande Guerre, offre des portraits saisissants de deux personnalités hors normes.
L’historiographie de la Première Guerre mondiale s’intéresse généralement aux aspects militaires ou politiques du conflit. L’angle social est souvent négligé. L’ouvrage de Jacques R. Pauwels, historien belge néerlandophone, publié par les éditions Delga, répare opportunément cet oubli.
Le général Serge Andolenko (1907-1973) est le fils d’un officier de l’armée impériale russe tué pendant la Première Guerre mondiale. Arrivé en France en 1921, il entre à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1924, en sort sous-lieutenant en 1926 et sert dans la Légion étrangère où il fera toute sa carrière, avant de se consacrer à l’histoire militaire (les Éditions des Syrtes ont publié l’an dernier sa biographie de Souvorov).
Le 70e anniversaire de l’État d’Israël, dont la création fut proclamée le 14 mai par David Ben Gourion dans le petit musée de Tel-Aviv, est assurément l’occasion de dresser un bilan de cet État, unique en son genre. Né de l’imagination du journaliste viennois Theodor Herzl, qui avait assisté en 1895 à la dégradation du capitaine Alfred Dreyfus, bien peu dans les communautés dispersées de la diaspora y crurent, lui opposant toute une série d’arguments.
La parution de l’album de vingt-trois gouaches de l’artiste peintre Jean Peyrissac par Les Éditions Michalon (avec le soutien de la Mission du Centenaire) constitue un événement remarquablement rare relatif à la création artistique de la Première Guerre mondiale. Cet album constitue un témoignage exceptionnel, éclairant un épisode du Front d’Orient de la Macédoine et plus précisément de la ville de Monastir (aujourd’hui Bitola).
L’Europe, pourquoi comment, jusqu’où se demandent dans leur copieuse introduction, les maîtres d’œuvre de cette monumentale entreprise éditoriale qui a réuni plus de 430 spécialistes de tous les pays, de tous les horizons de toutes les disciplines. Au moment où l’Europe ne sort pas de l’histoire, mais s’interroge plus que jamais sur son destin, son avenir, sa cohésion et stabilité, sa sécurité et son « autonomie stratégique », il paraît nécessaire de mieux savoir d’où elle vient cette Europe, ce cap extrême de l’Asie, qui a conquis jadis les trois quarts de la planète. Car elle semble se retirer à petits pas de la scène mondiale, l’Europe, celle du moins où s’affrontent à nouveau les « gladiateurs » de Hobbes, les États continents ces « constructions impériales » que sont les États-Unis, la Russie, la Chine et demain l’Inde, le Brésil peut-être.
« We had won the Cold War at sea: the world’s oceans had been ventured, and the world’s oceans had been gained ». C’est par cette phrase que s’achève le passionnant récit de celui qui fut le secrétaire à la Marine du président Reagan de 1981 à1987, John Lehman. Avec ce quatrième ouvrage, le père de la New Maritime Strategy nous montre comment, en l’espace d’une décennie, les États-Unis ont renversé l’équilibre des forces et acculé l’URSS à la défaite stratégique, en utilisant le levier du Seapower. Richement illustré, cet essai percutant est à la fois une analyse historique, une aventure humaine et une invitation à la réflexion stratégique.
Le colloque
Quelle autonomie pour les robots armés de demain ?
organisé par le Centre interarmées de concepts, de doctrines et d'expérimentations (CICDE) et l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan avec son centre de recherche le CReC
se tiendra le
lundi 13 octobre 2025 de 9 H 00 à 16 h 00
à l’amphithéâtre Lacoste de l’École militaire
17 place Joffre, 75007 Paris
Le programme de ce colloque est accessible sous le lien Internet : https://www.terre.defense.gouv.fr/crec/evenements/quelle-autonomie-robots-armes-demain
Ce colloque est réservé aux personnes de nationalité française travaillant sur les questions de Défense.
Pour participer à l’ensemble du colloque, inscription gratuite mais obligatoire sous le lien Internet https://www.paris-ecole-militaire.fr/fr/forms/colloquecicdecrecsaintcyrsurlessystemesrobotiquesarmees
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