Publiées régulièrement, ces analyses inédites d’ouvrages sont en accès libre, tout comme les recensions publiées dans l’édition mensuelle.
Alors que se multiplient les ouvrages en anglais sur l’Arctique (j’en ai dénombré six en moins de trois ans) ceux rédigés en français apparaissent plus rares, en dehors de celui de Richard Labévière et François Thual, La bataille du Grand Nord a commencé, publié en 2008 chez Perrin. Aussi convient-il de saluer cette étude fort documentée de Viviane du Castel, familière de la région, qui avait consacré à la mer de Barents une étude parue en 2005 à l’Ifri.
Avec une préface originale du politologue Maurice Vaïsse qui recense les travaux qui comptent selon lui sur la thématique des relations internationales dans le champ plus étroit des relations franco-américaines ; cet ouvrage collectif dirigé par René Lukic, aborde la question du point de vue chronologique et thématique, dans l’espace à la fois bilatéral, transatlantique et global. Neuf auteurs américains, canadiens et français ont contribué au présent livre. L’addition des chapitres, thématiques et chronologiques, peut amener des « ruptures » souvent propres aux ouvrages collectifs et les conclusions du livre ne sont pas suffisantes pour « rattraper » l’exercice.
Commandant supérieur en Nouvelle-Calédonie, le général Vidal fut le maître d’œuvre de l’opération qui sauva les otages de la grotte d’Ouvéa. Affaire connue, comme l’est la polémique détestable qu’a soulevée sa conclusion. Or le général qui, pendant quelque vingt ans, s’est abstenu de répondre aux perfidies dont il fut la cible, enfin, parle. Un documentaire diffusé sur France 2, le 8 mai 2008 sous le titre Ouvéa, autopsie d’un massacre l’a fait sortir de ses gonds… et du silence qu’il s’imposait. On le comprend : un avocat, pas moins, l’y traita d’assassin et de « honte de la République ». Voici donc, annonce le général et on peut l’en croire, « la stricte vérité ».
À propos de l’Indochine, Paul Rignac avait déjà dénoncé avec véhémence « les mensonges de l’anticolonialisme » face aux « professionnels de la repentance ». Il revient ici sur le sujet de façon moins idéologique, plus technique pourrait-on dire, sous la forme originale de réponses assez courtes, mais solidement argumentées, à une quinzaine de questions.
Responsable de la rubrique Monde à Libération, spécialiste de la Turquie, Marc Semo couvre l’actualité de ce pays composite. Ce recueil d’articles publié chez une maison d’édition prometteuse retrace l’évolution récente de la Turquie, notamment depuis que le Parti de la justice et du développement (AKP) est parvenu au pouvoir en 2002. Trois grands axes guident le livre : l’AKP, l’Europe et les enjeux sociaux, religieux et minoritaires.
Au premier abord, à feuilleter rapidement l’ouvrage, on peut ressentir l’impression d’être invité à visiter une sorte de musée Dupuytren peu ragoûtant et un coup d’œil sur la liste des autres productions de l’auteur ne peut que faire ressentir le côté iconoclaste et provocateur de celui qui se présente comme un « encyclopédiste du bizarre ».
Jean-Dominique Merchet, le journaliste spécialiste des questions de défense du journal Libération et animateur d’un blog très informé et très suivi, vient de rédiger une histoire des forces spéciales. Bien documenté, avec quelques « scoops », ce livre éclaire sous un jour nouveau le rôle et l’emploi des forces spéciales.
« Il avait 29 ans. On lui avait appris à commander une compagnie de combat d’infanterie et il se retrouvait sans autre préparation seul responsable de la vie et peut-être de la survie d’une population de plusieurs dizaines de milliers d’habitants (…) quand tout le pays sombrait dans l’anarchie. Or, ce pays était le sien ».
Novembre 2025
n° 884
La Charte de Paris (1990), une ambition déçue - Adapter nos armées pour faire la guerre
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