La pensée stratégique française repose sur les principes de la guerre définis par le Maréchal Foch, lorsqu’il était colonel à l’École supérieure de Guerre (ESG). Au regard de la conflictualité actuelle, une réflexion et une remise à niveau de ces principes seraient nécessaires, notamment autour de la question de la concentration, aujourd’hui sujette à caution au regard de la transparence du champ de bataille.
Entrée dans une nouvelle ère : vers une adaptation des Principes de la guerre ?
Entering a New Era: Adapting the Principles of War?
French strategic thought is based on the principles of war defined by Marshal Foch when he was a colonel at the advanced warfare school (École supérieure de Guerre—ESG). In the context of current conflict, it would seem some reflection and updating of those principles is needed, particularly on the matter of concentration, which today is subject to caution with regard to transparency in the battlefield.
« Nous vivons un moment de bascules. Nous en apercevons depuis longtemps l’imminence.
Ces bascules sont désormais effectives », Emmanuel Macron (1)
« Révolutions accélérées », « transformations profondes », « accélération de l’histoire ». Ces qualificatifs sans ambages extraits du discours du président de la République aux armées le 13 juillet 2025 expriment la radicalité des changements actuels. De manière tout aussi univoque, la dernière Revue nationale stratégique (RNS) (2), dès ses premières pages, décrit un « profond bouleversement » et même notre « entrée dans une nouvelle ère ». Raison pour laquelle, le chef des armées appelle dans ce document à une « révolution stratégique ».
Les termes de « Révolution des affaires militaires » (RMA) étaient déjà considérés comme une réalité effective dans les cercles militaires. C’est justement cette prise de conscience qui a conduit l’armée de Terre à lancer, en 2023, une exigeante réorganisation interne qu’elle a qualifiée de « transformation vers l’armée de Terre de combat ». Compte tenu des reconfigurations géopolitiques profondes auxquelles nous sommes confrontés et face à l’irruption potentielle d’un conflit majeur, l’adaptation des organisations et des process ou encore le recouvrement de certaines capacités que les utopiques récoltes des « dividendes de la paix » avaient fait disparaître ou rendues squelettiques apparaissent en effet absolument indispensables. Cela est nécessaire mais probablement insuffisant.
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