La tension croissante dans les espaces maritimes oblige à renforcer les capacités de la Marine nationale. Les ressources humaines y sont centrales et constituent un défi permanent. Il faut non seulement recruter et fidéliser, mais aussi augmenter le nombre de réservistes pour disposer de plus de marins en cas de crise et de pouvoir durer.
Les ressources humaines au cœur du combat naval
Human Resources at the Heart of Naval Combat
Growing tension on the high seas is compelling us to strengthen the capability of the French Navy. Human resources are central to this, and present a constant challenge. We must not only recruit and retain, but also increase the number of reservists in order to have more sailors in case of crisis and to be able to sustain over the longer term.
La tension croissante en haute mer, théâtre d’une compétition de plus en plus acharnée, et le retour du combat de haute intensité en Europe ont déjà motivé la publication de nombreuses réflexions sur le combat naval dans les revues spécialisées. Pilier essentiel d’une capacité opérationnelle (1), les ressources humaines y sont régulièrement abordées, mais souvent sous le seul prisme des forces morales. Pourtant, ce domaine est plus vaste. Si son périmètre peut être décrit de diverses façons, les documentations organiques et opérationnelles du ministère des Armées permettent de dessiner les grands ensembles suivants : les effectifs (approche quantitative de la ressource), les compétences (approche qualitative) et les forces morales (champ des valeurs, effet démultiplicateur de la ressource). Cet article se concentre volontairement sur les deux premiers.
L’apport des ressources humaines dans la perspective du combat naval présente un paradoxe remarquable entre temps court et temps long. Dans le temps court, celui qui correspond au déclenchement des hostilités, les forces mises à l’épreuve du feu reposent sur une constitution des effectifs et la maîtrise des savoir-faire acquis dans la durée dans une période de stabilité relative. Tandis que le temps long, celui d’une opposition durable entre puissances navales, dont l’intensité peut osciller entre contestation et affrontement, nécessite pour sa part une régénération des effectifs et des compétences associées dans des délais très courts et dans un contexte particulièrement contraint.
En relevant ce paradoxe dans son plan stratégique Marins de combat (2024), l’amiral Nicolas Vaujour, Chef d’état-major de la Marine (CEMM), a donné le cap en fixant l’état d’esprit qui doit animer les marins pour sortir vainqueurs, face au durcissement du contexte international : « l’agilité sur le court terme et la détermination sur le long terme (2) ».
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