L’attaché de défense (AD) représente les armées françaises auprès des autorités du pays d’accueil. Travaillant étroitement avec notre ambassadeur, il a vu son périmètre d’action s’élargir et devenir plus complexe. En liaison directe avec Paris, il est un maillon essentiel de la politique de défense de la France.
L’attaché de défense, un acteur essentiel de la politique de défense française
The Defence Attaché, a Vital Player in French Defence Policy
The defence attaché (DA) is the representative of the French armed forces to the administrations of host countries. The DA works closely with our ambassador and has seen his or her field of activity become broader and more complex. The DA is in direct contact with Paris and is an essential link in the chain of French defence policy.
L’Attaché de défense (AD) représente les armées françaises et l’ensemble des composantes du ministère des Armées auprès des autorités d’un pays tiers, avec lequel la France entretient des relations politiques et militaires. Si les fonctions d’émissaire et de représentant militaire auprès d’un autre État restent inchangées par rapport à celles qui ont justifié l’envoi d’attachés il y a 150 ans, lorsque cette pratique se répandit en Europe, leur contenu a radicalement évolué depuis.
Rappelons d’abord que l’institution des attachés militaires trouve son origine dès le début du XIXe siècle, lorsque Napoléon charge un de ses officiers de se rendre à la cour de Vienne pour observer l’évolution de l’armée autrichienne (1). La pratique se structure et se généralise dans les années 1860 entre puissances européennes, alors soucieuses de se surveiller mutuellement afin de prévenir d’éventuels préparatifs de guerre. À cette période, les officiers ainsi envoyés à l’étranger par leur état-major avaient donc une mission principale de renseignement, tout en conseillant leur ambassadeur pour les questions militaires. Ces deux missions n’ont que très peu évolué de la fin du XIXe siècle jusque dans les années 1980. Au cours de ces années, nombreux étaient les AD – principalement dans les pays de taille réduite – dont l’activité se limitait à documenter la situation sécuritaire dans leur pays d’accréditation, et à servir de point d’appui en cas d’intervention militaire française. À ce spectre resserré de missions correspondait un nombre restreint de donneurs d’ordres : les AD obéissaient au Chef d’état-major des armées (Céma) pour leurs missions opérationnelles, tout en relevant localement de l’ambassadeur qu’ils conseillaient pour les questions de sécurité.
Le réseau des attachés, qui s’est longtemps limité aux nations européennes, s’étend aujourd’hui à 94 missions localisées sur les cinq continents. L’éventail des missions comporte non plus deux, mais « huit volets majeurs, dont l’importance relative en fonction des pays considérés et du contexte international » (2). L’AD entretient un réseau de plusieurs dizaines de correspondants locaux, en ajustant ses priorités en fonction des orientations provenant d’un grand nombre d’autorités du ministère, tout en collaborant avec les autres services de l’ambassade, et notamment auprès de l’ambassadeur dont il est l’un des principaux adjoints. Le changement est radical avec l’attaché militaire du début du XXe siècle, qui agissait dans la discrétion et d’une manière très autonome. L’évolution a été progressive, mais les principaux changements sont intervenus après 1990. C’est en effet après le démantèlement du Pacte de Varsovie que les armées françaises se sont profondément transformées, entraînant une redéfinition des missions de l’attaché de défense et de son positionnement.
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