Quel que soit le scénario retenu dans le Livre blanc à paraître, l’État ne pourra faire l’impasse sur une réflexion approfondie de son mode d’achats actuel, source de profonds déséquilibres au sein de sa Base industrielle et technologique de défense (BITD).
Procédures d'achats de la DGA
French defence procurement methods
Whatever the outcome of the defence White Paper now under discussion, the State cannot avoid a fundamental review of its current procurement methods, which are the source of profound inequalities in the nation’s defence technological and industrial base (DTIB).
La France a longtemps eu l’une des armées les plus performantes, les mieux équipées et les mieux formées au monde. Elle dispose actuellement de toute la panoplie de moyens de défense fournis par une Base industrielle et technologique de défense (BITD) de premier plan : des avions de combat modernes (Dassault), des engins blindés performants (Nexter), une flotte polyvalente (deux groupes aéronavals, des sous-marins : DCN) et un missilier de renom (Matra). Elle possède également un arsenal nucléaire complet issu de la volonté d’indépendance politique prônée par le général de Gaulle.
Au vu de la situation géopolitique actuelle, quel avenir peut-on envisager pour notre système de défense ? Quels objectifs doit-on lui assigner et quel budget doit-on lui allouer pour y répondre de manière efficace ? Il faut d’abord déterminer s’il est nécessaire, une fois le scénario à 10-15 ans élaboré, d’abandonner notre souveraineté sur certaines technologies ? Doit-on en laisser la maîtrise à d’autres afin de se concentrer sur celles qui nous semblent essentielles à une réponse efficace aux menaces du scénario élaboré (en espérant avoir fait le bon choix. Dans le cas contraire, il faut s’assurer dès aujourd’hui d’une coopération future totale des tenants des technologies abandonnées). Si cette décision est prise, quels sont les moyens mis à la disposition de l’État français pour s’assurer de cette maîtrise ? Quel rôle doit-il jouer vis-à-vis des entreprises de sa BITD ?
Un constat sur la situation actuelle
La France n’a plus les moyens actuellement de se maintenir sur l’ensemble des technologies militaires. De multiples raisons à cela.
Il reste 90 % de l'article à lire
Plan de l'article