Aéronautique - Les appareils à réaction en Corée - Le problème du chasseur léger - Le réarmement américain et les B-36D - L'expansion de l'aviation commerciale
En dehors des apparitions rapides et, heureusement, peu nombreuses des Heinkel He 162 Volksjäger et des Messerschmidt 163 Komet sur le front Ouest en 1945, la guerre de Corée a été le premier banc d’essai véritable des appareils à réaction. Non point d’ailleurs dans leur domaine propre : celui de l’interception des bombardiers ennemis ou de la lutte contre les chasseurs adverses, mais dans le domaine de l’aviation tactique, c’est-à-dire de l’appui des forces terrestres.
Quoiqu’il soit encore un peu tôt pour conclure, on peut dire, dès aujourd’hui, que les réacteurs ont passé brillamment l’épreuve du feu et que leur rôle a finalement été très efficace, puisqu’on leur attribue officiellement 70 % du nombre total des sorties et 85 % des pertes infligées à l’ennemi, le reste étant à l’actif des appareils à piston qu’on s’était empressé de remettre en service devant les prétendus insuccès des nouveaux venus.
Le problème du chasseur léger
Cependant, l’emploi des turbos présente un certain nombre d’inconvénients graves : un rayon d’action faible, une consommation énorme, enfin, la nécessité de disposer de pistes extrêmement longues. Mais les partisans des jets ont des réponses à ces objections. En ce qui concerne la première, ils rétorquent qu’il est possible d’augmenter le rayon d’action grâce à l’emploi bien connu de réservoirs supplémentaires de bouts d’ailes. Par ailleurs, les jets peuvent être mis en œuvre à peu près immédiatement, n’ayant pas à réchauffer leurs moteurs : leurs possibilités d’intervention sont donc plus grandes. En ce qui concerne le ravitaillement qui pose évidemment de graves problèmes, on peut l’assurer en employant un nombre suffisant de camions-citernes. Enfin, l’emploi de fusées de décollage doit permettre d’utiliser des pistes normales. Tout en reconnaissant les difficultés d’emploi des turbos, rançon de tout progrès technique, les partisans des nouveaux engins portent à leur actif de nombreux avantages. D’abord, leur vitesse permet d’augmenter l’effet de surprise, et diminue les chances d’interception. Il est certain, en effet, que la ligne d’intervention de la chasse amie est considérablement reculée, malgré l’emploi des radars modernes et d’une organisation minutieuse du commandement de la chasse. On l’a bien vu aux récents exercices Cupola. En second lieu, les qualités de combats du turbo sont nettement améliorées par rapport à celles de l’avion classique : le pilotage est plus facile, la visibilité bien meilleure, la stabilité sur la trajectoire, parfaite, amène des tirs excellents. Par ailleurs, l’absence de bruit dans l’habitacle réduit considérablement la fatigue du pilote tout en lui permettant une meilleure écoute de la radio. Enfin, la résistance aux coups du Lockheed T-33 Shooting Star s’est révélée exceptionnelle, et les réacteurs beaucoup plus faciles à entretenir que les moteurs classiques.
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